Le fléau intégriste
Lorsque la Bible est la seule référence en matière d’éducation sexuelle (Le Courrier du 13 juin 2019, p.10), c’est forcément un retour en arrière de plus de cinquante ans. C’est aussi l’épanouissement humain et l’égalité des droits qui sont crucifiés par des intégristes. On sait pertinemment où mène l’ignorance en matière de relations sexuelles et de relations tout court. Seul le machisme le plus crasse peut y trouver son compte. On en arrive à obliger une femme à poursuivre sa grossesse même en cas de viol et d’inceste. La chasse aux homosexuels peut être lancée. Dans un autre domaine, mais dans le même délire dogmatique, on refuse de mettre fin à l’agonie d’un homme dans le coma depuis des années (voir l’affaire Lambert en France). En matière de liberté d’expression, même l’humour devient suspect (Le Courrier du 12 juin, Fini de rire au New York Times, p.8).
Face à ce retour en arrière déplorable, il est plus que jamais nécessaire de se souvenir de ce qu’ont vécu les générations passées. Le péril est d’autant plus important que du côté d’une partie de la gauche, l’intégrisme islamique et son chapelet de croyances liberticides semble intouchable. L’obscurantisme religieux à la sauce exotique bénéficie d’un capital de sympathie qui dépasse l’entendement.
Avec le dogmatisme religieux quel qu’il soit, la servitude, le machisme, la violence et la perversité trouvent toujours tôt ou tard les conditions pour s’épanouir sous couvert de morale. C’est notamment contre ce fléau millénaire que des citoyens se sont élevés avec raison en Mai 68, une époque qui, dans ce domaine, semble bien loin…
Stéphane Vincent, Onex (Genève)