On nous écrit

Le vert tourne au gris

Christina Meissner répond à la lettre de Violaine Petite parue dans nos colonnes le 15 mai dernier.
Environnement

Vous avez raison, les poumons de verdure que sont les anciennes zones villas ne doivent pas disparaître.

A l’instar de la lectrice qui s’interroge sur l’intérêt de préserver des zones villas aux gazons stériles, haies en plastique vert, piscines et places de parc bétonnées, je déplore la densification actuelle des quartiers qu’ils soient de villas ou d’immeubles! Car le phénomène de la minéralisation du sol et de la disparition de la biodiversité touche toute la zone bâtie, hélas. Partout le vert tourne au gris, la nature en pâtit et notre qualité de vie aussi. Il appartient à chaque propriétaire de villa ou d’immeubles de faire sa part pour que la nature (et les habitants) trouvent des conditions de vie adéquates sur le coin de Terre dont il est responsable.

Il est plus que jamais nécessaire de sensibiliser les propriétaires à respecter les vieux arbres et les coins sauvages, à adopter des espèces végétales indigènes pour leur haie de jardin, à opter pour des bassins de baignade naturels, etc. Il en va de même pour les pratiques d’entretien. A quoi sert en effet de planter des prairies fleuries si c’est pour les tondre au mois d’avril avant la floraison et qui plus est, avec des débroussailleuses qui ne laissent guère de chance à la faune sauvage! Trop de hérissons sont blessés mortellement par les engins à lames utilisés dans les parcs et jardins, trop d’insectes, de lézards et de hérissons se noient dans des piscines d’agrément, trop d’éclairages inutiles font disparaitre nos nuits étoilées dans toutes les zones urbanisées, pas seulement en zone villas.

Les zones villas anciennes sont d’un intérêt inestimable pour la nature parce qu’elles sont truffées de vieux arbres centenaires et que la nature a eu le temps de s’installer et d’y prospérer. Ne perdons pas ce patrimoine à coups de tronçonneuse, d’épareuse et… de densifications!
C’est pour cela que l’association Pic-Vert sensibilise ses membres avec son programme de plantation de haies d’espèces indigènes, mais se bat aussi pour préserver les zones villas dans leur ensemble comme au Petit-Saconnex ou à Cointrin. Pour ma part, à titre de députée, j’ai déposé un projet de loi intitulé «Pourcent naturel» pour que, dans la zone à bâtir, 1% du prix de revient de tout nouvel immeuble soit consacré à des mesures en faveur de la biodiversité.

Christina Meissner,
députée suppléante (PDC) et membre du comité Pic-Vert, Genève

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