Édito

Fonction publique à la caisse

Votation

Les employés de la fonction publique genevoise sauront le 19 mai, après des années de tergiversation politique, à quelle sauce ils seront mangés. Trois scénarios sont possibles pour «soigner» la Caisse de prévoyance de l’Etat de Genève (CPEG): les deux premiers sont liés aux deux textes soumis au peuple le même jour et qui seront départagés, le troisième, en cas de double non, est clairement celui du pire.

Les deux projets de recapitalisation sont fondés sur des bases économiques similaires. Mais alors que la loi défendue par la gauche, le MCG, les syndicats et l’Asloca vise à maintenir les conditions de retraite actuelles, la réforme voulue par le Conseil d’Etat et la droite rend les perspectives de rente des fonctionnaires incertaines et augmente leurs cotisations. Ces différences traduisent une question centrale: qui supportera le coût de la recapitalisation et les risques futurs liés aux incertitudes sur les marchés financiers?

L’argumentaire de la droite est commode: ce n’est pas aux contribuables de payer pour des avantages acquis de longue date par les employés de l’Etat. C’est oublier un peu vite qui est à l’origine du problème. Car c’est bien le camp bourgeois qui a décidé en 2010 – entre la crise des subprimes et celle du franc fort – de rehausser le taux de couverture minimum pour les caisses de pensions publiques. Une décision aux conséquences néfastes pour tous les salariés du secteur public en Suisse. Est-il légitime de leur faire payer aujourd’hui ce choix politique? Certainement pas. L’Etat a une responsabilité envers les 48 000 affiliés actifs de la CPEG qui ont déjà vu leurs espérances de rente chuter considérablement depuis la fusion des caisses en 2014. Ils ont aujourd’hui le sentiment amer que les règles du jeu sont modifiées en cours de partie.

Le projet du Conseil d’Etat s’inscrit dans une tendance continue de dégradation des conditions de travail de la fonction publique. La droite tente de les ramener au niveau du privé. Or la norme du secteur public devrait au contraire servir d’exemple. Un principe qu’il convient de rappeler lors de cette votation.

Reste le dernier scénario: si aucun des deux projets ne passait, la caisse appliquerait dès 2020 des mesures drastiques de réduction des prestations. Une perspective qui doit être épargnée aux dizaines de milliers de salariés qui œuvrent quotidiennement au service de la collectivité.

Opinions Édito Eric Lecoultre Votation

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