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Une approche plus durable

Alexis Corthay soutient l’initiative pour la souveraineté alimentaire.
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On stigmatise l’«initiative pour la souveraineté alimentaire» par sa prétendue vision réductrice de la réalité économique ou parce qu’elle serait trop complexe et détaillée pour être inscrite dans la Constitution. On s’attache à ne la considérer que sous l’angle du risque d’une hausse de prix généralisée de l’alimentation. On fait peser sur elle le spectre d’une étatisation de l’agriculture, d’une complexification administrative à la charge du contribuable, d’un isolement économique… Autant d’arguments qui ne répondent qu’aux principes de l’économie libérale dont le credo essentiel est de ne pas entraver le libre-échange et la liberté de commerce, avec toutes les charges que ces principes font peser sur l’humanité et l’environnement.

En effet, ce que propose cette initiative consiste à changer de système de référence en introduisant des valeurs à la place des dogmes relevant de la seule logique libérale. Les initiants tentent de briser ce carcan pour évoluer vers d’autres approches résolument plus humanistes et plus durables.

Penchez-vous sur les quelques lignes du préambule à la Constitution suisse et vous serez saisis, comme moi, par l’adéquation parfaite de l’initiative aux principes qui doivent présider à toutes propositions démocratiques.

En effet, il est question d’esprit de solidarité, d’ouverture au monde, de respect et d’équité, de responsabilité envers les générations futures, de prise en compte du bien-être des plus faibles, de sécurité, de prospérité commune, de développement durable et de conservation des ressources naturelles…

Comment le Conseil fédéral a-t-il pu manquer à son devoir en refusant de la soutenir, laissant ainsi le champ libre à l’arrogance des puissants de ce pays?

Alexis Corthay, agriculteur à Meinier (GE)

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