On nous écrit

Le mythe de la virilité

Pierre Aguet nous invite à une lecture sur l’évolution des rapports homme-femme.
Égalité

Nous vivons une période importante de l’histoire de l’humanité. L’égalité des sexes progresse par à-coups. Les syndicats suisses, cette année, mettent en exergue le combat pour l’égalité des salaires femmes/hommes. La municipalité de Lausanne engage une action remarquée contre le harcèlement de rue. D’innombrables femmes osent enfin dénoncer des viols ou des attouchements détestables subis jusqu’ici en toute discrétion. Dès lors, je ne peux m’empêcher d’inviter tous ceux et celles qui se réjouissent de «cette accélération de l’histoire», à lire le livre d’Olivia Gazalé, sorti en septembre 2017 chez Robert Laffont: Le mythe de la virilité.

Voilà une somme d’analyses et d’informations absolument considérable. Des centaines de références à des auteurs, chercheurs, écrivains, statisticiens, cinéastes au masculin et au féminin sont proposées. Les papes, les hommes d’église, les penseurs depuis l’antiquité jusqu’au XXIe siècle, tous ceux et celles qui ont contribué à façonner ou à combattre ce mythe figurent dans l’ouvrage au point de donner l’idée que la liste est exhaustive. Ce mythe de la virilité est présenté comme un piège.
A

u cours de la très longue préhistoire, la femme était vénérée parce que capable de donner la vie, miracle digne de toutes les prévenances. Lorsque l’humanité, devenue sédentaire, comprit le rôle du mâle dans la procréation, ce dernier soumit la femme à un rôle de sujet, de réceptacle de son sperme devenu sacré, pour le moins essentiel, et il s’imposât comme un tyran, voir un esclavagiste.

Ce livre prend en compte la fragilité masculine. Cet homme maîtrise tout, sauf précisément sa virilité. Cela l’oblige à «en rajouter». Il prend aussi en compte l’évolution sociologique qui a suivi le fait que, depuis les années 50, les femmes ont enfin osé prendre la parole et souvent démontré leur supériorité intellectuelle. Lors de la Première guerre mondiale, l’économie a été assumée par les femmes, les hommes subissant l’horrible boucherie que l’on sait. Dès lors, la preuve a été faite qu’elles pouvaient assumer toutes les tâches qui leur étaient refusées jusque là.

Dans sa conclusion, Olivia Gazalé affirme que la réinvention de la paternité, plus douce et plus attentive à l’évolution des enfants, ne constitue pas un déclin, mais une chance pour l’humanité. Elle n’annonce pas la fin des hommes, mais l’enthousiasmante naissance d’une nouvelle masculinité, condition indispensable à un meilleur équilibre des relations entre les sexes.

Pierre Aguet,Vevey

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