Genève

Du bout des yeux

Du bout des yeux
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Hôpital

Le Courrier se fait régulièrement l’écho de la situation du personnel des hôpitaux genevois. Soumis à des plans d’économie successifs, il peine à assumer sa mission dans des conditions convenables. Avec pour conséquences une péjoration des soins d’une part, absentéisme, burn-out et démissions d’autre part.

Une fois n’est pas coutume, c’est du côté des familles des patients que nous avons enquêté. Des patients âgés, spécifiquement vulnérables, qui n’ont plus la force de revendiquer. Des «vieux [qui] ne parlent plus ou alors seulement parfois du bout des yeux», comme le chantait Jacques Brel. Mais qui peuvent être victimes de négligences, voire d’actes de maltraitance. Or, face à la machine hospitalière, les familles se retrouvent démunies.

Sur les gestes techniques, les urgences, rien à redire le plus souvent. A raison. Les patients repartant sur leurs deux jambes sont soulagés d’être sains et saufs et oublient bien volontiers les heures d’attente, l’absence de psychologie ou le manque d’information auxquels ils auront été confrontés. Il en va tout autrement lorsqu’il s’agit de séjours longs et répétés, comme peuvent les connaître nos aînés. Alors la réalité devient plus floue, plus difficile à appréhender. Plus angoissante encore que rôde la mort.

Il ne s’agit pas de jeter l’opprobre sur le personnel médical, loin de là. La plupart des soignants travaillent avec une conviction et un dévouement forçant l’admiration. Appelons en revanche de nos vœux une meilleure compréhension mutuelle, davantage de prise en considération des patients et de leurs familles, quand celles-ci sont présentes, et des moyens financiers et humains renforcés. En ayant à l’esprit que nous serons tous, un jour ou l’autre, concernés par cette problématique.

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