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Retour à la case départ

Catalogne

La campagne la plus absurde qui soit a donné les résultats les plus conformes aux attentes. Hier soir, la Catalogne s’est endormie sur l’image d’un parlement profondément divisé et d’un corps électoral où ni les indépendantistes ni les partisans du statu quo n’obtiennent de majorité.

Des résultats, faut-il le rappeler, obtenus dans un scrutin contestable du point de vue démocratique. Avec des autorités régionales légitimes renversées par Madrid, et un calendrier électoral dicté par l’humeur du Prince. Qui plus est, la brève compétition électorale s’est déroulée dans un contexte des plus inégaux, avec des candidats indépendantistes exilés ou incarcérés. Ce fut le cas du grand favori, le populaire Oriol Junqueras, privé de campagne et remplacé au pied levé par la peu convaincante Marta Rovira.

Malgré cela, malgré une hausse de la participation qu’on annonçait favorable à la majorité silencieuse censément unioniste, malgré les menaces devenues  désormais très concrètes de fuite des entreprises et de répression policière, le camp indépendantiste ne recule pas. Au contraire, il progresse légèrement, franchissant pour la première fois la barre des 2 millions de suffrages. Echec patent de la politique obtuse de Madrid, dont le coup de poker électoral, tant salué par les stratèges de salon, finit en pataquès. Retour à la case départ.

A l’heure où nous mettions sous presse, les séparatistes semblaient assurés de renouveler leur majorité absolue. Ils n’auront donc pas à composer avec la coalition de  gauche Catalunya en Comu, favorable au droit à l'autodétermination mais plaçant la question sociale avant la nationale. C’est regrettable. Car la formation menée par  Xavier Domènech, malgré ses maigres 8%, semble la seule à défendre une vision conforme aux vœux des habitants. Malgré cette image d’une région coupée en deux,  plus que l’indépendance ou le respect de la Constitution, ce que veulent les Catalans est une relecture des relations avec Madrid. Ils l'avaient d'ailleurs plébiscitée lors du vote sur l’Estatut soutenu par 73% des votants!

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