Coup de couteau dans le dos
Décidément, en matière d’égalité des droits pour les personnes LGBT, le chemin est long et ardu, avec des coups de couteau dans le dos parfois inattendus! Si on sait en effet depuis longtemps qu’il ne faut rien attendre de l’UDC dans ce domaine, voir le PLR faire de même est une énorme déception.
C’est ainsi que le PLR a rejoint l’UDC pour s’opposer à l’ajout de l’orientation sexuelle et de l’identité de genre à l’article 261bis du Code pénal, qui punit pour l’instant uniquement les actes discriminatoires en lien avec la race, l’ethnie et la religion. Rien ne laissait présager une telle prise de position, puisque pas plus tard qu’au printemps dernier, le Conseil national avait à une très large majorité (126 voix contre 49 et 20 abstentions) prolongé de deux ans le délai pour étudier cet objet.
De plus, ce projet a reçu un excellent accueil lors de la consultation faite cet été, rendant encore plus incompréhensible le changement d’attitude du PLR, pour qui cette adaptation de la norme antiraciste va trop loin, le Code pénal offrant une protection suffisante en matière d’atteinte à l’honneur ou à l’intégrité physique. Or, les personnes concernées savent très bien que ce n’est pas le cas, puisqu’il est extrêmement difficile, voire impossible, de faire condamner quelqu’un pour des actes homophobes ou transphobes.
Ainsi, alors que l’on pouvait raisonnablement penser que cet ajout au Code pénal passerait largement la rampe, il faudra maintenant compter sur le fait que des parlementaires PLR, et pourquoi pas UDC, s’opposent à la position majoritaire de leur parti. Sans compter qu’il pourrait également y avoir des voix discordantes du côté des partis, particulièrement au PDC, qui soutiennent ce projet.
Gageons que finalement, l’issue du vote sera positive, mais en attendant, quelle honte pour le PLR!
Didier Bonny, coprésident de la Fédération genevoise des associations LGBT