Apparemment, tous les candidats malheureux de 2016, des gens bien sous tous rapports, du genre honnête et rationnel, auraient perdu les élections à cause d’une dangereuse épidémie de «fausses nouvelles», de vidéos virales et de mèmes. Le problème après tout n’est pas tant que le capitalisme navigue en eaux troubles. Il est toute façon de mauvais goût de discuter de son naufrage imminent dans la bonne société. Non, la préoccupation principale, c’est bien plutôt ces folles rumeurs qui imaginent des icebergs géants à l’horizon.
D’où la recrudescence soudaine de fausses solutions: interdiction des mèmes (proposition du Parti populaire espagnol); création de commissions d’experts chargées de valider la véracité des informations (projet avancé par l’autorité antitrust italienne); ouverture de centres de défense contre les fausses nouvelles qui infligeraient des amendes à Twitter, Facebook et consorts pour les avoir propagées (suggestion des autorités allemandes).
Cette dernière approche constitue un excellent moyen de promouvoir la liberté d’expression pour des sites comme Facebook, qui a récemment censuré la photo d’une statue de la ville de Bologne représentant Neptune nu – ô comble de l’indécence. Un conseil aux gouvernements autoritaires: si vous voulez censurer Internet sans faire d’histoire, il vous suffit de qualifier les articles qui vous déplaisent de «désinformation», et personne en Occident ne viendra protester. (…)
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