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Attention école genevoise en danger

GENÈVE • Les parents d’élèves de la Seymaz ne baissent pas les bras contre la fermeture du Cycle, qui deviendra un collège l’an prochain.

Scénario de départ: Les étudiants de l’Ecole de Culture Générale (ECG) manquent de place et une augmentation des effectifs dans les années à venir est prévue. Il faut trouver une solution. Le Département de l’instruction publique (DIP) décide sans concertation avec les partenaires de réorganiser la carte scolaire: fermeture d’un cycle d’orientation pour faire de la place au post-obligatoire.

Début de la partie: Les parents/élèves/enseignants ne sont pas d’accord, car la solution proposée ne fera que reporter le problème des sureffectifs de l’ECG sur le cycle d’orientation à court terme. Le Conseil d’Etat reste de marbre face aux arguments, aux manifestations, aux pétitions

On a parlé à tort d’une «guerre des chiffres». Mais si l’on veut parler chiffres, ils parlent déjà par eux-mêmes: cette nouvelle année scolaire démarre avec une diminution des effectifs à l’ECG et au Collège, alors qu’il y a une augmentation des effectifs du primaire. Mais où est donc passée l’avalanche d’élèves annoncée pour la rentrée 2015 pour l’ECG?

Budget 2016 de l’Etat: un déficit annoncé de 69 millions de francs, mauvaise pioche. Repenser les solutions et abandonner les travaux nécessaires à la transformation du bâtiment neuf du cycle de la Seymaz pour en faire un collège ne serait-il pas plus judicieux? Cela représenterait une économie de plus de 3,5 millions qui serait la bienvenue. De plus, ce montant serait prélevé sur le budget rénovation du DIP, alors que non seulement il ne s’agit pas d’une rénovation, mais, de plus, il existe malheureusement bien des bâtiments scolaires dans un état déplorable qui mériteraient d’être rénovés.

Carte Jocker: et si on changeait les règles du jeu? En attendant l’ouverture prochaine de l’Ecole de Commerce de Frontenex qui permettra d’absorber plus de 1000 élèves, appliquer une mixité cycle d’orientation/ECG pourrait être une bonne alternative. Au-delà d’un test de cohabitation qui existe par ailleurs déjà au CO de Drize, cette solution permettrait de remédier aux fluctuations à venir, difficiles à prévoir au post-obligatoire.

Ce qui est certain, c’est que les parents ne veulent pas de bâtiments ou de classes scolaires bondés, ni au primaire, ni au secondaire. Ils ne veulent pas non plus de déplacements longs et irrationnels (sans bus réservés) surtout pour les élèves de l’école obligatoire. On ne peut pas ballotter perpétuellement, au gré des besoins, les élèves d’un côté à l’autre du Canton, contrairement à ce qu’a l’air de croire le DIP. De plus, le train (tout comme le futur CEVA) ne peut pas constituer un moyen de déplacement adéquat pour des enfants de 12 ans.

Si vous voulez en savoir plus, nous vous conseillons de consulter le rapport de la commission des pétitions, accessible sur internet (http://ge.ch/grandconseil/data/texte/P01935A.pdf). Aujourd’hui 24 septembre, en principe, les députés du Grand Conseil devront se prononcer sur un éventuel renvoi du dossier au Conseil d’Etat. Les députés prendront-ils en compte les préoccupations du peuple?

Nous demandons des conditions d’enseignement à la hauteur d’un canton comme celui de Genève. Le DIP pourrait-il enfin se montrer ouvert à la concertation? Le courage ce n’est pas seulement prendre des décisions difficiles, mais également savoir changer son fusil d’épaule pour le bien de tous. Les citoyens ont le droit d’être entendus.

Opinions Agora Groupe de soutien du CO de la Seymaz

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