Contrechamp

Le cas suisse

En Suisse, un groupe d’experts vient de rendre son diagnostic1: selon lui, Berne a bien fait d’acheter 13 millions de doses de vaccins pour 84 millions de francs. Ce même si les autorités suisses ont aujourd’hui 8,2 millions de doses sur les bras. Et qu’il faudra encore 180 000 francs pour détruire les doses périmées. Le Conseil fédéral a-t-il reçu une information suffisante pour prendre des décisions autonomes? Si oui, a-t-il agi de manière responsable? Concernant la première question, soulignons que les divers pays ont réagi différemment à la pandémie H1N1. Certains ont adopté des approches proactives (France, Royaume-Uni), d’autres une attitude très réservée, débouchant sur des campagnes de vaccination discrètes (Pologne). Il semble donc que la Suisse ait eu la possibilité de faire un choix. Le sien fut-il le bon?

Le rapport d’experts sur la stratégie de vaccination de la Suisse se borne à souligner des défauts de coordination et de communication. La timidité de ces critiques n’empêche pas une sous-commission de la Commission de gestion du Conseil des Etats de travailler à mettre à jour les responsabilités des acteurs helvétiques. Je viens pour ma part de déposer une interpellation2: j’y demande au Conseil fédéral de faire toute la lumière sur son implication dans les travaux de l’OMS, les liens d’intérêts des membres de la Commission fédérale pour les vaccinations, les types de contrats liant la Suisse à l’industrie pharmaceutique et les mesures à prendre en vue d’une pandémie future. La réponse du Conseil fédéral est attendue à l’automne. LMP

1 Evaluation de la stratégie de vaccination H1N1 de la Suisse. Rapport final. Van Tam et al. Ernst et Young AG sur mandat du Secrétariat général du Département fédéral de l’intérieur, Zurich, avril 2010.

2 Interpellation Maury Pasquier 10.3519 du 17 juin 2010, «Grippe H1N1: faire toute la lumière.»

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