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Et vis, metal!

Non seulement le rock n’est pas mort, mais son fils bâtard, le metal, fait un tabac. Sur tous les fronts: dans les bacs avec le retour de quelques papys increvables, sur les scènes des plus gros festivals, et jusqu’à l’Eurovision avec la victoire surprise des monstrueux Lordi. Ambiance.
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Lemmy Kilmister avec Motörhead au Gurten Festival (Berne), le 14 juillet 2001. KEYSTONE
Musique

Ça s’en va et ça revient. Le hard rock, et le metal, son extension moderne, sont plus vivants que jamais, presque quarante ans après l’immolation de sa guitare par Jimi Hendrix et la crise de nerf de Paul McCartney sur «Helter Skelter» – un morceau du White Album des Beatles à réécouter pour comprendre que les Fab Four n’ont pas inventé que la pop. Entre-temps, le rock synthétique des eighties est passé, le grunge a fait long feu, suivi – on respire – par l’ignoble néo-metal de Korn et autres Limp Bizkit, fausse réinvention qui, à l’aube du troisième millénaire, menaçait de condamner le metal à l’autoparodie vénale.

Certes, le signe le plus ostensible d’un retour fracassant reste passablement clownesque: la victoire à l’Eurovision de Lordi, les hard-rockers finlandais déguisés en monstres, est au moins autant imputable à la ringardise de cette compétition qu’aux vertus musicales de «Hard Rock Hallelujah». L’arbre ne saurait cacher la forêt: Lordi, Marilyn Manson, Rammstein et autres amuseurs de stades continueront à prospérer en chatouillant le spectaculaire, mais l’air du temps se chauffe d’un autre bois, plus fiable, plus robuste. Celui du bon, du vrai hard rock, décomplexé, innovant tout en assumant ses références, s’appuyant d’abord sur la qualité de ses riffs et sur la performance de ses interprètes – chanteurs forts en gueule, guitaristes adroits et cogneurs de fûts stakhanovistes.

Comme on va au musée

L’année qui s’achève, non contente d’avoir été frappée d’un sceau hautement symbolique (le 6 juin 2006 – 666), a sonné le rappel salutaire des troupes. Les Britanniques Iron Maiden, qui s’étaient rendus célèbres en chantant le Nombre de la Bête en 1982, ont fêté leur trentième anniversaire avec un quatorzième album racé et urgent, A Matter of Life and Death: une question de vie ou de mort (distr. EMI). Au même moment, leurs compatriotes Motörhead adressaient un monumental Kiss Of Death (distr. Phonag), baiser mortel qui ne donne qu’une envie: tendre l’autre joue. A 60 ans passés, Lemmy – look de biker increvable, cordes vocales soignées au bourbon, basse tronçonneuse et sens de l’humour à toute épreuve – en remontre à bien des bébés hardos. Ne manque qu’AC/DC, encore vert mais plus long à la détente – le dernier album remonte à 2000.

«Le hard rock, c’est un peu le Musée des arts premiers», ironise Patrick Allenbach. «C’est devenu suffisamment vieux pour être une référence. Comme moi! (rires)» Pionnier du rock à la Télévision romande dans les années 1980, avec les émissions «Rock et belles oreilles», «Juke Box Heroes» et «Perokstroïka», Patrick Allenbach produit aujourd’hui «Garage», réalisé avec des bouts de ficelle et animé en direct par un jeune tandem, et «100% Scène» où s’illustrent des groupes locaux. Or cette dernière émission sera supprimée à la fin de l’année: «Trop chère», déplore Patrick Allenbach, qui a vécu l’âge d’or de la TSR. «A l’époque, on nous fichait une paix royale. C’était avant que le sacro-saint taux d’écoute ne fasse son entrée…»

Reste que le regain de forme du metal ne surprend pas ce jeune sexagénaire, fan de la première heure: «C’est une musique qui se réinvente sans cesse en piochant dans le passé. Quand j’entends un groupe actuel comme System of a Down, j’apprécie parce que j’y reconnais l’héritage des Mothers of Invention de Zappa. A l’inverse, les jeunes vont voir en concert les dinosaures comme on va au musée, alors que moi j’y vais parce que c’est de ma génération. La musique est rattachée à des souvenirs et des émotions. La génération qui nous suit conchie toujours nos goûts ringards, mais la suivante fait la synthèse, et c’est ce qui se passe aujourd’hui.»

Un avis partagé par Patrick Dujany, animateur des émissions metal de Couleur 3 depuis dix ans (aujourd’hui «Krakoukass», le dimanche de 22h à minuit). Il ne se fait pas trop d’illusions. «Actuellement, tout ce qui est eighties est culte, dans la pop, l’électro, la mode, etc. Comme trentenaire du metal, je regrette la disparition de son côté subversif, borderline…»

Le pied dans la porte

Subversif et borderline, le metal l’est encore dans ses soubassements, ses marges. Au rayon extrême, Slayer fait figure de caïd teigneux de la bande: campé sur une ligne radicale depuis ses débuts en 1982, le quartet californien, roi du thrash metal, le metal tapageur, a réintégré son batteur originel Dave Lombardo pour accoucher d’un neuvième album venimeux à souhait. Sans égaler Reign in Blood – son sulfureux chef-d’œuvre de 1986 –, Christ Illusion (distr. Warner) est un brûlot de metal punkoïde doublé d’une diatribe antichrétienne qui n’a pas dû réjouir Bush junior. D’autant que Slayer a quasiment pulvérisé son record, avec plus de 62’000 copies écoulées la semaine de sa sortie aux Etats-Unis, début août. En Suisse, on avoisinerait les 5000 copies, chose rare pour un album de musique «extrême», qui plus est à l’heure du téléchargement pirate.

Responsable de la promotion romande de Warner Music, Fabrice Bernard, est présent depuis longtemps sur la scène metal suisse avec son agence Headstrong. Il confirme la tendance: «Il y a un revival du rock, et par voie de conséquence du metal. Qui profite d’abord aux valeurs sûres, même si on observe un retour à une politique plus audacieuse de développement d’artistes de la part des majors.»

Ainsi, au rayon metal «intelligent», les Etasuniens Tool et Mastodon publient respectivement 10’000 Days et Blood Mountain (distr. Sony BMG et Warner), deux albums conceptuels, très connotés «progressif». Or les premiers se sont classés directement troisièmes des ventes en Suisse, tandis qu’aux Etats-Unis, ils réalisaient le meilleur chiffre de leur carrière avec 564’000 copies écoulées la première semaine. Le challenger Mastodon ne peut espérer faire aussi bien, mais si 1000 copies ont trouvé preneur en Suisse, on en déduit que ce sont plusieurs dizaines de milliers d’acheteurs à travers le monde qui ont plébiscité cette œuvre exigeante.

Enfin, pour Fabrice Bernard, un signe éloquent est l’omniprésence du metal sur les scènes romandes. Non seulement les clubs underground comme l’Usine, le Romandie ou Fri-Son, mais aussi Les Docks (qui ont accueilli un plateau death metal le 5 octobre), l’Arena (que Slayer et Slipknot ont fait trembler en 2004), et en tête d’affiche des festivals grand public: Rock Oz’Arènes (Marilyn Manson, Bodycount), Paléo (Rammstein, The Darkness) et même le Montreux Jazz, où Fabrice Bernard a organisé une soirée metal en 2002 avec Slayer et Soulfly.

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Le metal tient désormais le haut de l’affiche dans les open-air de Suisse comme Greenfield ou Paléo. KEYSTONE

Hard Rock Mag, le retour

La bible du metal, c’est Hard Rock Magazine. Fondé en 1985, le mensuel français a traversé une phase chaotique: interrompu en 2004, il est réapparu en décembre 2005 au prix d’un relookage et du rajeunissement de son équipe. Désormais bimestriel et flanqué d’un CD «sampler», le magazine (qu’on trouve dans les kiosques romands) revendique un tirage de 25’000 exemplaires et compte bien regagner la confiance des lecteurs, au milieu d’une offre considérablement diversifiée. Entretien avec Sven Letourneur, rédacteur en chef même pas trentenaire.

En quoi le nouveau Hard Rock Mag (HRM) diffère-t-il de l’ancien?

Sven Letourneur: D’abord, le vieux logo avec les éclairs a disparu. On veille aussi à la qualité de l’écriture et à la recherche en amont pour éviter les interviews-promo convenues. En couverture, on trouve aussi bien Slayer que Mike Patton ou Cradle of Filth. Autrefois, les musiques extrêmes étaient cantonnées dans une seule page, tandis que Scorpions, Iron Maiden et Twisted Sister dominaient le magazine. Il n’est pas question de laisser tomber «les vieux» – le nom et l’histoire du titre imposent une contrainte –, mais on veille à inclure des styles plus modernes comme le post-hardcore, le black metal, sans tomber dans le jeunisme déplacé.

Précisément, à quel public le nouveau HRM s’adresse-t-il?

Notre cible, les 25-30 ans, permet de concilier tendances et passion. Le créneau de HRM se situe entre d’un côté un magazine pointu – pour ne pas dire intello – comme Versus, et de l’autre Hard & Heavy et Rock Sound, qui s’adressent aux ados. A côté, il existe une foule de magazines de niche – plus spécialisés –, comme Elegy (gothique) ou Metallian (metal extrême). L’important est d’avoir une vision nette de HRM, de savoir dans quelle direction le mener pour qu’il perdure et que l’équipe – une dizaine de collaborateurs – puisse en vivre.

Quel est l’état de santé du metal en 2006?

Le public rajeunit et se diversifie. A Paris, Lordi vient de faire salle comble à l’Elysée-Montmartre: il y avait plus d’un millier de personnes de tous âges, de 10 à 50 ans, et même quelques officiels finlandais en costard. Le metal se renouvelle par vagues: au néo-metal groovy a succédé le metalcore, avec ses riffs mélodiques mélangés à du hardcore américain, qui est en train de s’essouffler même si les labels en signent encore à tour de bras. Il y a le «metal gothique à chanteuse» de Nightwish et Laguna Coil, et on observe un retour aux racines du rock qui se ressent jusque chez certains groupes de black metal. HRM s’intéresse à ces phénomènes ainsi qu’à la scène metal française, traditionnellement pauvre, mais en plein bouleversement grâce à des groupes comme Gojira, Crack Ov Dawn ou Dagoba, qui marchent très fort et commencent même à s’exporter. PROPOS RECUEILLIS PAR RMR

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« Dimebag » Darrell Abbott, guitariste virtuose mort sur scène. KEYSTONE/AP/MICHAEL BYER

Morts subites

Pour un genre obsédé par la mort, on peut dire que le metal n’a pas été boudé par la Grande Faucheuse. Suicides, overdoses, assassinats, cancers foudroyants, accidents de la route ou catastrophes naturelles: nombreux sont les martyrs de la cause cueillis trop tôt et sans ménagement. A commencer par deux figures tutélaires du hard rock: Jimi Hendrix, étouffé dans son vomi une nuit de septembre 1970, après un excès de barbituriques et d’alcool. Pour le leader de Thin Lizzy, Phil Lynott, un arrêt cardiaque en 1986 met fin à une longue dépendance à l’alcool et aux drogues.

En 1980, le regretté Bon Scott, premier chanteur d’AC/DC, connaît un sort identique à celui de Hendrix. Deux ans plus tard, c’est Randy Rhoads, guitariste d’Ozzy Osbourne et étoile filante de 25 ans, qui disparaît dans un accident stupide: en virée à bord du piper de son chauffeur de bus (pilote amateur), il s’écrase… sur la maison de ce dernier. Quant à Cliff Burton, bassiste iconique de Metallica, il est victime d’un accident de la route en tournée européenne, en 1986. Les Californiens mettront des années à imposer son successeur dans le cœur des fans.

Le crabe ne s’est pas gêné pour bouffer du métalleux: l’an dernier, Denis d’Amour, guitariste des Québécois cultes Voivod, s’est ajouté à une liste en tête de laquelle figure Chuck Schuldiner, leader du groupe… Death (emporté en 2001). D’autres décès sont plus spectaculaires: le 8 décembre 2004, en plein un concert avec son nouveau groupe Damageplan, l’ex-guitariste de Pantera, Dimebag Darrell, est abattu à bout portant par un fan qui lui reproche la séparation de Pantera. Quant à Mieszko Talarczyk, chanteur-guitariste des «grinders» suédois Nasum, il est emporté par le tsunami de décembre 2004 en Thaïlande.

Enfin, un détour s’impose par le plus morbide et controversé des sous-genres métalliques: le black metal scandinave. Dernières nouvelles du front: le Suédois Jon Nodveidt, après avoir reformé son groupe Dissection au terme d’une peine de prison pour complicité de meurtre, s’est donné la mort le 18 août dernier. Il perpétue ainsi la tradition locale du passage à l’acte: en 1993, la Norvège avait connu une vague d’actes criminels (meurtres, incendies d’églises) à l’instigation d’un personnage très influent, Varg Vikernes du groupe Burzum. Sur son glissement idéologique du satanisme vers l’odinisme païen puis le national-socialisme, sur ses délits et son emprisonnement, l’ouvrage qui fait autorité est Les Seigneurs du chaos de Michael Moynihan et Didrik Søderlind (Ed. Camion Blanc), un best-seller en cours d’adaptation cinématographique. RMR

Lexique.
• Hard rock: dérivé du rock, il naît à la fin des années 1960 avec les guitares saturées de Jimi Hendrix, Cream, Blue Cheer et le morceau «Helter Skelter» des Beatles (1968), d’une sauvagerie inouïe. Rythmes puissants, vocaux flamboyants et solos de guitare: Led Zeppelin et Deep Purple en sont les hérauts.
• Heavy metal: en 1970, en plein Flower Power, Black Sabbath déboule avec une forme pesante de hard rock et une imagerie macabre. Le metal est né. A la fin de la décennie, le son de Motörhead, W.A.S.P et autres Judas Priest s’est fait de plus en plus métallique (tranchant et agressif), tandis que les batteurs décochent des salves de double grosse caisse. Hard rock et heavy metal restent des termes génériques.
• Speed/thrash metal: le tempo s’accélère et la surenchère est aussi bien visuelle que verbale. Metallica, Slayer, Anthrax et Megadeth (les Big Four) radicalisent leur metal en y injectant la bile antisociale du punk/hardcore. L’Europe (l’Allemagne, la Scandinavie et même la Suisse) proposent de sérieux prétendants: Sodom, Kreator, Celtic Frost, Coroner, tandis que les Brésiliens de Sepultura portent haut l’étendard du Sud.
• Death/black metal et grindcore: plus guttural, plus bruyant, plus choquant. Technicien et «gore» (death), sataniste et subversif (black) ou politisé et proche de l’anarcho-punk (grindcore), le metal n’en finit pas de dépasser les bornes.
• Les années 1990 encouragent toutes les hybridations: metal fusion, progressif, industriel, symphonique, gothique, folk et même viking…

Le hard, c’est la base

Marie, 30 ans, est journaliste dans un quotidien romand. Evoquer son passé «hardos» provoque un mélange de jubilation et d’embarras. Le choc initial, elle s’en souvient comme de sa première communion: «Cela remonte à 1986, avec le tube de Bon Jovi «Livin’ on a Prayer», amené par des jeunes filles au pair suisses allemandes. J’ai adopté le jean stretch, et je sortais ma veste à patch Guns N’Roses pour aller aux concerts, je rêvais de porter des santiags mais ma mère me l’interdisait. Je devais cacher mes exemplaires de «Hard Rock Magazine». A l’époque, je fréquentais une école privée de tradition catholique où je faisais figure d’extraterrestre au milieu des bourges en blouson Chevignon.»

Marie s’empresse de préciser qu’elle n’a pas écouté que du hard FM, mais aussi AC/DC («indémodable, qu’il m’arrive de réécouter»), Faith No More et Metallica. Lucide, celle qui en a longtemps pincé pour le chanteur permanenté de Poison et rêvait d’épouser Tommy Lee (batteur de Mötley Crüe et ex de Pamela Anderson), estime qu’il s’agissait d’une «projection sentimentale» typique des midinettes: «Le hardos romantique, c’était le prince charmant moderne!» Ce qui ne signifie pas que la musique fût secondaire, au contraire. Pour Marie, les hard-rockers étaient, avec les musiciens classiques, les seuls dignes de respect – «souvent virtuoses, hyper exigeants sur la technique et le son», bref, «rien à voir avec la variété fade des Elsa et Vanessa Paradis qui passait à la radio». En vraie fan, elle se souvient d’avoir défendu sa musique préférée au catéchisme, après le visionnage d’un film qui diabolisait Ozzy Osbourne, Alice Cooper et autres pousse-au-crime célèbres. «Heureusement, il y avait Juke Box Heroes», l’émission culte de la TSR, «qui diffusait des clips grâce auxquels on élargissait sa culture musicale.»

Et puis, dans les années 1990, le hard s’est affadi, il a vendu son âme au grunge tandis que Metallica a commis l’impardonnable ballade – «ils ont trahi la cause» (rires). Un beau jour, désespérée par les goûts de sa fille, la mère de Marie lui colle un numéro des Inrocks dans les pattes: «Je ne connaissais rien de son contenu. C’est ma sœur cadette, plus éclairée, qui m’a ouverte au rap et à l’électro…»

«Back in Black» au troisième âge

Quant à José, 36 ans, avant de se marier et de travailler comme traducteur dans une organisation internationale, il a été un pur hardos. Du genre à porter veste à patches, jean «moule burnes» et coupe nuque longue – l’infâme «mullet», très en vogue aujourd’hui chez les branchés de l’électro. José narre ses débuts: «J’avais 15 ans quand les élèves allemands d’une classe d’échange ont débarqué avec leurs disques d’Iron Maiden. J’ai détesté. Plus tard, quand j’ai effectué mon séjour en Allemagne, je me suis arrangé pour revenir avec un maximum de copies d’albums: j’étais devenu un hardos.»

Au collège, son look lui attire quelques moqueries, mais il lui permet aussi de nouer des amitiés avec des «personnalités fortes» – tel ce musicien au look rebelle (crête et perfecto), «dont j’enviais l’énorme patch aux couleurs de Metallica». Issu d’un milieu ouvrier, fils d’immigrés catalans, José n’a jamais rencontré la moindre hostilité à la maison – tout au plus s’enfermait-il dans sa chambre pour s’adonner à l’air guitar sur ses vinyles préférés. C’est son père qui lui paie sa première batterie, «car quand on est passionné de metal, on veut très vite imiter. C’est l’un des genres qui suscitent le plus de vocations.»

Pas spécialement rebelle, José suit une scolarité sans histoires, tout en satisfaisant sa fringale métallique y compris dans les sous-genres les plus extrêmes (thrash, death, black, grindcore). Inventif et puissant, à l’image des classiques Master of Puppets de Metallica et Reign in Blood de Slayer, le metal recèle des qualités que José n’a jamais cessé de priser – dans le hardcore, le punk et tous les genres voisins, mais aussi, plus tard, dans le funk des seventies, le reggae et autres musiques black qui ont pour un temps remisé au placard sa discothèque metal. «J’y suis revenu il y a environ cinq ans», explique José, qui a repris ses baguettes et compte rejouer en groupe. Un come-back qu’il impute au «concept nietzschéen de l’éternel retour» ou, plus sérieusement, à la conviction que même arrivé au troisième âge, il ressortira de temps en temps un bon vieux Back in Black d’AC/DC ou un Badmotorfinger de Soundgarden. RMR

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