Le Courrier

Le Courrier investit dans des améliorations rédactionnelles

PRESSE – Le Courrier prendra des risques en développant ses projets rédactionnels. Objectif: une croissance du lectorat.

La légère amélioration de la situation du Courrier – le bénéfice de 2001 annulant les dettes accumulées jusqu’ici (lire notre édition de samedi 18 mai, article reproduit sur www.lecourrier.ch) – permet de concevoir quelques projets de développements rédactionnels. Autant le dire tout de suite, ces projets sont modestes mais constituent néanmoins une prise de risque importante pour le journal. Le calcul effectué est le suivant: pour assurer sa stabilité, Le Courrier doit impérativement augmenter son lectorat, et, pour cela, offrir plus et mieux. Le Courrier va donc grever son budget 2002 d’une centaine de milliers de francs. Si cet investissement ne permet pas de franchir le cap des 10 000 abonnés, les comptes 2002 risquent d’être beaucoup plus problématiques que ceux de l’année dernière…
Un certain nombre de ces projets rédactionnels ont déjà démarré, d’autres sont encore en gestation. Nous vous offrons une visite guidée.
Au cours de l’année écoulée, Le Courrier a développé son implantation dans deux régions: Vaud et Neuchâtel-Jura. Un des efforts du journal sera de développer la couverture rédactionnelle dans ces cantons. Pour le canton de Vaud, cela prendra principalement la forme d’une couverture culturelle accrue. A Neuchâtel, nous envisageons de renforcer la couverture de l’actualité cantonale. De plus, les lecteurs de ces régions devraient bénéficier du développement de la rubrique «Solidarité internationale» en direction des activités associatives locales.
Depuis de nombreuses années, cette rubrique «Solidarité» est l’une des plus appréciées du Courrier. Elle offre, en principe chaque samedi, un regard alternatif et solidaire sur l’actualité internationale. Depuis sa création, sa perspective a cependant évolué. Les luttes citoyennes internationales, comme celle pour une autre-mondialisation, ont pris progressivement une grande importance. La rubrique «Solidarité» a suivi cette évolution internationale.
Le Courrier renforcera cette rubrique par l’engagement d’un second rédacteur (à 60%) pour lui permettre de suivre plus attentivement l’activité des associations locales – genevoises, mais également vaudoises, neuchâteloises ou valaisannes – engagées dans des projets de coopération au Sud comme au Nord. Ce renforcement doit donc aboutir à la création d’une deuxième page solidarité hebdomadaire, dès la rentrée de septembre.
Dans le même mouvement, partiellement grâce à une aide augmentée de la Fédération genevoise de coopération (FGC), Le Courrier prévoit de développer la couverture de l’activité des Organisation non gouvernementales et des grandes institutions internationales présentes à Genève, tels que l’ONU, l’OMS, le BIT, l’OMS, etc. Au-delà de leur sigle, connu de tous, l’activité de ces organismes reste très largement ignorée.
Il est un autre développement dont nos lecteurs ont déjà pu apprécier les fruits: la collaboration avec le quotidien italien Il Manifesto. L’enjeu ici est double. Il s’agit bien évidemment en premier lieu d’étoffer la matière rédactionnelle du Courrier par des contributions qui allient une grande qualité journalistique à une critique sans concession de l’actualité. Mais il s’agit aussi d’inscrire le «petit» Courrier dans le réseau international d’une presse, toujours minoritaire et souvent en difficulté, qui résiste à une dérive marchande (où les pitreries des médias deviennent elles-mêmes sujet d’information…). Les relations entretenues depuis plusieurs années avec Le Monde diplomatique relèvent de la même démarche. L’accord avec Il Manifesto apporte cependant un plus: les articles traduits et adaptés par Le Courrier constituent une publication inédite en français. Pour faire ce travail d’adaptation, nous avons engagé à 20% un rédacteur bilingue.
Un axe important de renforcement rédactionnel est constitué par le développement des enquêtes. L’impulsion a pu être donnée l’an passé par la réaffectation des fonds récoltés par Architrave, un groupement de contributeurs constitué pour soutenir la diversité de la presse. C’est ainsi que nos lecteurs ont pu lire différents articles de fonds sur des thèmes très divers: la lutte contre le blanchiment d’argent, les conflits au sein du WWF, l’avenir du label bio-Suisse, la sécurité (problématique) du «nouveau» tunnel du Mont-Blanc, la situation de Madagascar, l’histoire de la LaMal, ainsi qu’une série de pages sur l’Italie de Berlusconi.
Enfin, relevons, en guise de dessert, le lancement d’une rubrique de critique des médias et de la publicité, animée par une personne extérieure à la rédaction. «Critical mass media», c’est le nom de cette rubrique, a pour tâche de relever sans concession les travers du monde de l’information et de la communication… En espérant que nous ne serons pas nous-mêmes trop souvent pris en flagrant délit!

MARYSE DURRER QUITTE LA COPRÉSIDENCE DU COURRIER
Le Courrier a fêté Maryse Durrer jeudi soir au Club suisse de la presse. Durant cinq ans, elle a assuré la coprésidence de l’association éditrice du journal: une fonction importante, exigeante et… bénévole, comme le veut l’idéal d’un journal sans but lucratif. En février 1997, lorsque Maryse Durrer avait accepté de partager cette responsabilité avec Florio Togni (lequel continue à assumer la présidence de l’association), le journal comptait un peu plus de 7000 abonnés. Il en a aujourd’hui quelque 2500 de plus.
Ce bilan comptable optimiste rend cependant mal compte des défis relevés et des risques assumés durant toute ces années. Même si la prise de décision est, au Courrier, largement participative et collective, c’est bien en dernier ressort à la tête de la «Nouvelle association du Courrier» (NAC) qu’il revient d’assumer les choix. C’est ainsi que la coprésidence de Maryse Durrer a été marquée par un changement très important: la prise de distance avec l’imprimerie Saint-Paul de Fribourg en ce qui concerne la composition et l’impression du journal, ainsi que toute une série de prestations administratives. Saut dans l’inconnu que la coprésidente a épaulé de sa confiance et sa détermination.
Après ces années très riches, Maryse Durrer a souhaité prendre un peu de recul, c’est ce qu’elle a annoncé à l’assemblée générale de la NAC le 17 avril dernier. On ne coupe cependant pas les ponts avec Le Courrier aussi facilement: Maryse Durrer restera donc membre d’une commission rattachée au comité de la NAC et chargée de faire une analyse critique du journal.

Opinions Société Le Courrier Médias Édito Manuel Grandjean

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Architrave

mercredi 7 septembre 2011
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