En Suisse, l’offre annuelle moyenne de viande prête à la vente s’élève à près de 50 kilos par habitant, soit presque un kilo par semaine (sans compter le tourisme d’achat à l’étranger), selon le dernier rapport de l’Office fédéral de l’agriculture1>www.agrarbericht.ch/fr/marche/produits-animaux/viande-et-ufs. La moyenne internationale est, elle, de 56,6 kilos par personne, d’après la statistique de l’OCDE2>Perspectives agricoles de l’OCDE et de la FAO 2024-2033. C’est le porc que les Suisses consomment le plus (19,2 kg), suivi de la volaille (15,9 kg) et du bœuf (11 kg). La planète ne peut pas supporter de telles quantités, dénonce la fondation Quatre Pattes.
Les vaches, en produisant du méthane lors de leur digestion, un gaz à effet de serre beaucoup plus puissant que le CO2, contribuent fortement au réchauffement climatique. En plus, on déforeste l’Amazonie pour cultiver du soja dont la majorité sert à nourrir le bétail. PETA France dénonce que l’industrie de la viande est de loin la plus grande tueuse d’animaux au monde. Elle est également responsable de l’implacable cruauté que subissent des cochons, moutons, vaches, poulets, canards, oies et autres animaux qui souffrent chaque minute de leur courte vie. Les vaches et les porcs sont parfois entassés dans des locaux sans lumière. A l’abattoir, certains sont tués encore conscients. Les poussins juste éclos sont envoyés dans d’immenses hangars poussiéreux, sans fenêtres, avec 30 000 individus ou plus. Nourris afin que la partie supérieure de leur corps soit tellement hypertrophiée qu’ils peuvent à peine supporter leur propre poids. Il faudrait donc, logiquement, renoncer à manger de la viande.
Qu’en est-il des poissons? La surpêche est une tendance observée dans presque toutes les pêcheries de la planète qui préoccupe la FAO et l’ONU car elle menace la sécurité alimentaire et les équilibres écologiques marins. La production de saumon d’élevage s’est muée en véritable industrie, concentrée entre les mains de quelques multinationales. Dix-sept pour cent meurent dans les élevages, à cause des maladies infectieuses dans les bassins, du stress lié à la densité d’occupation, des blessures dues au traitement des parasites. En Asie, on perfore un œil des crevettes pour favoriser leur prise de poids… Il faudrait donc renoncer aux poissons et aux fruits de mer.
Manger des œufs? Une enquête3>www.france24.com/fr/planète/20250616-saleté-exiguïté-maladies-dans-les-élevages-de-poules-en-cage-une-bombe-à-retardement-sanitaire de France 24 révèle les conditions d’élevage des poules pondeuses en cage dans plus de 35 pays, notamment en France, et dénonce des volailles en souffrance, parquées dans des cages exiguës et sales. Il faudrait renoncer aux œufs ou s’assurer qu’ils proviennent de poules élevées en liberté.
Les pesticides sont largement utilisés pour prévenir les maladies des céréales, des fruits et des légumes. Ils sont nocifs pour la santé de celles et ceux qui les utilisent et de celles et ceux qui les mangent. Certes, il existe des productions «bio», mais elles peuvent être contaminées par les pesticides déversés dans les champs à proximité. Certain·es ont la chance, comme Candide, de cultiver leur propre jardin…
L’émission ABE du 19 août 2025 a mis en évidence une pollution dont les scientifiques commencent à peine à mesurer l’ampleur: celle des résidus de pneus présents partout dans les fruits et légumes. Chaque année, les pneus des véhicules suisses libèrent des résidus qui se chiffrent en dizaine de milliers de tonnes, parmi lesquelles des substances potentiellement problématiques. Certaines d’entre elles se retrouvent dans notre alimentation. Sans parler des plats transformés, pleins de graisse, de sel et de sucre, des sodas beaucoup trop sucrés, qui provoquent une épidémie d’obésité et sa cohorte de maladies, dont le diabète de type 2, les maladies cardiovasculaires, et certains cancers.
En 2022, au moins 1,7 milliard de personnes dans le monde utilisaient une source d’eau potable contaminée par des matières fécales. Nestlé et autres marques vendent sous l’appellation «eau minérale naturelle» des eaux qui ont été filtrées.
En résumé, on ne sait plus quoi manger et boire pour vivre sainement. Le monde est devenu dangereux jusque dans l’alimentation de tous les jours.
Notes