Donald Trump a décrété mardi un blocus total sur tous les pétroliers sanctionnés entrant et sortant du Venezuela. Le président étasunien justifie cette décision en arguant d’une implication de Nicolas Maduro dans le narcotrafic. Une accusation sans fondement, selon les spécialistes de l’économie de la drogue.

Plus prosaïquement, on est en train d’assister à un retour en force de la doctrine Monroe, le cinquième président des Etats-Unis entre 1817 et 1825, qui visait à exclure les puissances européenne de son arrière-cour américaine. Le but de l’opération est bien plus probablement de mettre la main sur les réserves de pétrole –les premières du monde– du Venezuela.

L’agression de ce pays viole de manière crasse le droit international. Les bombardements de bateaux ayant causé 95 morts et l’arraisonnement d’un pétrolier peuvent être vus comme des actes de piraterie. Ce retour en grâce de la diplomatie du gourdin chère à Theodore Roosevelt s’inscrit en droite ligne dans le délire de puissance de Donald Trump qui veut annexer le Canada, le Groenland et si possible prendre le contrôle du canal de Panama. Cela en fait de lui un danger pour la paix et la stabilité du monde.

A celles et ceux qui sont prêt·es à fermer les yeux sur cette vision impérialiste pour se débarrasser du régime Maduro, rappelons leur que le même discours a été servi lors la Seconde Guerre du Golfe. Certes, celle-ci est illégale, mais cela permettra de se débarrasser du dictateur Saddam Hussein, a-t-on entendu. On a vu le résultat, avec tout le Moyen Orient déstabilisé et en proie à la guerre.

Pour l’heure, la communauté internationale semble paralysée par l’agressivité désinhibée de Donald Trump. Le risque de cet atermoiement est pourtant considérable.