Nous savons qu’il ne faut pas prendre les annonces des agences immobilières au pied de la lettre. Exagération, photo trompeuse car prise selon un angle particulier et invention, tout est bon pour nous convaincre que l’objet présenté est adapté à nos besoins.
Les opposant·es à l’acquisition de la campagne Masset ont choisi pour leurs affiches la forme de l’annonce immobilière, pour nous convaincre que l’objet proposé est inadapté à nos besoins. Ils ont donc repris les codes de ce genre littéraire. Voyons quatre éléments parmi d’autres…
Sept mille mètres carrés seulement utilisables? Invention: plusieurs parcs de la Ville comme le parc des Bastions ou de la Grange sont soumis à des mesures de protection similaire à cette parcelle, et le parc du château de Penthes est au moins aussi pentu!
Piscine de luxe? Une photo prise selon un angle particulier l’agrandit: elle fait la même taille que la pataugeoire des voies couvertes de St Jean.
Deux millions de francs d’entretien avec cinq jardiniers? Exagération: actuellement un seul employé à plein temps s’en occupe.
Loin du peuple? Invention! Où est le peuple, si ce n’est autour de ce domaine, dans ce quartier en densification, comptant bon nombre d’habitations HBM? C’est faire injure au passé de ce quartier, territoire de la célèbre cité ouvrière construite dans les années 1920, la Cité Jardin d’Aïre!
Sur leurs affiches, les opposants signalent une arnaque, mais réfléchissez bien… Où est l’arnaque? Dans l’annonce immobilière ou dans la recherche d’un espace pour vivre?
Marina Janssens,
Genève