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Un appui bienvenu au service public

Charlotte Piguet défend l’initiative populaire «Pour une Suisse qui s’engage».
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Fin novembre, le peuple suisse se prononcera sur l’initiative «Service citoyen».

Cette initiative permet de renforcer le service civil en l’intégrant dans un modèle d’engagement universel et moderne, plutôt que de le restreindre comme le propose aujourd’hui le parlement fédéral. Alors que ce dernier souhaite en durcir l’accès, l’initiative reconnaît au contraire la valeur du service civil et ouvre cette possibilité à l’ensemble de la population, femmes et hommes confondus.

En consolidant le service civil, l’initiative renforce également le service public. Elle favoriserait la création de nouvelles places d’affectation dans des domaines d’utilité collective tels que la santé, l’éducation, la protection de l’environnement ou la prévention des catastrophes. Dans les écoles, par exemple, les civilistes soutiennent déjà les élèves nécessitant un accompagnement particulier.

Contrairement aux prévisions alarmistes du Conseil fédéral, qui prétend que les dépenses doubleraient, les coûts dépendront largement du modèle d’application retenu. Un scénario où toutes les personnes seraient astreintes mais avec un nombre de jours réduit, ou encore celui misant sur une majorité de nouveaux engagements dans le service civil – environ cinq fois moins coûteux qu’un engagement militaire – permettrait de contenir efficacement les coûts.

En 2013, le président de la Confédération Ueli Maurer (UDC) déclarait: «L’armée suisse est là pour défendre les faibles: les femmes, les jeunes et les personnes âgées.» Cette vision patriarcale est toujours inscrite dans notre Constitution qui maintient une distinction dépassée entre les devoirs des femmes et ceux des hommes. Or, la défense et le service à la collectivité concernent l’ensemble de la population.

L’initiative en faveur d’un service citoyen modernise notre Constitution en donnant à chacune et chacun la possibilité de s’engager pour la société, que ce soit dans l’armée, le service civil ou la protection civile. Puisque le peuple s’est déjà prononcé pour le maintien de l’obligation de servir, il est temps d’en adapter les modalités à la réalité du XXIe siècle.

Charlotte Piguet,
Genève