Nos arrière-grand-mères pouvaient à peine respirer, mais la mode de la fin du XIXe siècle était intransigeante dans ses critères: pas de femme élégante sans corset, dût-elle en mourir.
Notre Grand Conseil, à l’image de ces couturiers sadiques d’autrefois, voudrait corseter ce qui nous appartient à tous, ces services à la population également appelés services publics et que nous finançons tous via nos impôts, par une série de lois destinées à limiter les prestations fournies à ceux qui les financent: moins de tout pour le commun des mortels, en particulier dans des domaines aussi tendus que les soins aux personnes âgées et dépendantes, les mineurs victimes de violences, la santé, le logement, l’éducation et, de manière générale, toutes les prestations qui nous facilitent la vie à tous et permettent aux plus modestes d’entre nous de vivre dans la dignité.
Depuis ses origines, la Suisse, canton par canton, a fait sienne la devise «Un pour tous, tous pour un». La solidarité fait partie de notre ADN, autant au niveau fédéral que cantonal – voire même communal. Depuis la chute du Mur de Berlin, cependant, la tendance s’accélère pour concentrer les richesses dans quelques mains avides, en dépouillant ceux qui les produisent et en laissant sur le carreau les plus faibles d’entre nous. Et les gouvernements de devenir complices de ce vol, sous couvert de démocratie. Au nom de la sacro-sainte Economie et de ses dogmes absurdes, l’Humain devrait s’effacer devant le capital, et tant pis s’il en crève.
Est-ce vraiment cela que nous souhaitons dans un des pays, dans une des cités les plus riches de la planète? La mort du contrat social de notre pays?
Au nom de la plus élémentaire solidarité entre citoyens responsables, refusons ces modes inhumaines, ces corsets contre-nature, et gardons nos services publics en bonne santé.
Non aux lois corsets le 28 septembre!
Géraldine Freeman-Rodriguez,
Thônex (GE)