«J’espère que vous avez toutes et tous bénéficié de belles vacances… Je souhaite vivement que nous puissions passer une année riche en débats… Je suis convaincu que l’ensemble de notre population vaudoise attend des solutions négociées.» Le nouveau président du Grand Conseil, le socialiste Stéphane Montangero, avait choisi ses mots pour adresser ses salutations de rentrée parlementaire, mardi 19 août. «Des solutions négociées»… C’est précisément ce que les député·es espèrent des sept ministres en place, qui depuis plus d’un an sont critiqué·es pour leur manque de collégialité et pour certain·es, leur fâcheuse tendance à vouloir gouverner à vue, sans concertations préalables ni rendre des comptes.
Et c’est justement pour dénoncer un passage en force tenté par le Conseil d’Etat le 15 juillet dernier – couper 20 millions de francs dans le domaine de la santé, en bradant des prestations d’intérêt général –, qu’une vingtaine de député·es de tous bords politiques s’y sont opposé·es dès les premières minutes de la séance, via une résolution. De telles coupes entraîneraient de facto la mise à mort des pôles de santé régionaux de la Vallée de Joux, du Pays-d’Enhaut (à Château-d’œx, un hôpital de proximité, un EMS et un service d’aide à domicile) et la mise en danger de la Fondation Riveneuve, à Blonay, spécialisée dans les soins palliatifs. Le sujet aura chamboulé d’entrée l’ordre du jour prévu, durant toute la première heure.
Cette résolution exprime un désaveu complet des dernières décisions prises par le Conseil d’Etat, sur le fond, comme sur la forme. Comment accepter que les institutions de santé visées soient brusquement informées de ces coupes unilatérales par une simple «lettre expédiée à la va-vite, juste avant les vacances en mi-juillet?» s’est offusquée Céline Baux (UDC, Riviera – Pays-d’Enhaut ) Elle a livré à la tribune des témoignages poignants, et personnels, de ce que représenteraient de telles fermetures pour les habitant·es de ces régions isolées.
A gauche de l’hémicycle, les député·es ont également dénoncé «des coupes décidées sans discussions ni analyses». Pourquoi sabrer 20 millions dans le secteur des soins, sous prétexte de mesures d’assainissement budgétaire, alors qu’on apprenait ce mardi au Château que l’Etat a fait cadeau de plus d’un milliard de francs aux plus grosses fortunes du canton, pendant plus de dix ans, en raison de mauvaises applications du bouclier fiscal? Le gouvernement est attendu au tournant. Sur ce dossier, comme sur d’autres.