Comme pour le déficit de la Confédération, le découvert annoncé de l’AVS sera plus faible que prévu, selon les nouvelles prévisions de l’Office fédéral des assurances sociales (OFAS). Plusieurs raisons à cela. Le nombre de nouveaux retraités va diminuer. Les baby-boomers (les personnes nées entre 1945 et 1964) arrivent à la retraite, mais, ensuite, le vieillissement démographique ralentira. Et l’espérance de vie augmente, certes, mais dans une proportion plus faible que prévu. Enfin, toute une série d’apports financiers ont été décidés.
En 2025, l’AVS devrait dégager un bénéfice de 2,2 milliards de francs. Dans un horizon à moyen terme, des chiffres rouges sont annoncés: 1,9 milliard de déficit en 2030. Principalement en raison de l’adoption par le peuple de la si salutaire 13ème rente. Qui peut tout à fait être financée pour autant qu’on s’en donne les moyens.
Ce qui amène plusieurs remarques. Une nouvelle fois, on constate qu’en la matière les prévisions sont complexes. Pour imposer des reculs sociaux comme les relèvements successifs de l’âge de la retraite, les partis conservateurs peignent à chaque fois le diable sur la muraille. Gardons donc à l’esprit que les projections pessimistes ne se vérifient guère et qu’un peu de volontarisme en matière de prévoyance sociale est légitime.
Ensuite, cela incite à une prudence certaine vis-à-vis des discours catastrophistes des partis bourgeois face aux taxes de Donald Trump. Avec en ligne de mire de brillantes idées de faire de nouveaux cadeaux fiscaux aux grosses entreprises en revenant sur le taux minimal de 15% voulu par l’OCDE.
Bref, en vidant une nouvelle fois les caisses de l’Etat au profit de quelques uns. C’est gros, mais cela finit par se voir. Et la population est de moins en moins encline à se laisser impressionner par ce type de chantage. Une bonne nouvelle.