Depuis samedi, le petit village de Blatten, dans le Lötschental, a dû être évacué. En cause, des éboulements au-dessus du glacier du Birch, où quelque 200’000 mètres cubes de roches se sont détachés depuis vendredi. En tout, ce sont entre 2 et 5 millions de mètres cubes d’éboulis qui pourraient tomber dans la vallée.

Ce n’est évidemment pas le premier événement de ce type. On garde en mémoire la catastrophe de Gondo, en octobre 2000, qui avait entraîné le décès de treize personnes. Et, plus ancienne, la débâcle du Giétro en 1818 – liée à la fin du Petit Age glaciaire et donc à un réchauffement climatique – avait ravagé le val de Bagnes, causant entre 34 et 44 morts.

Un lien entre les glissements de terrain de Blatten et le réchauffement climatique n’est pour l’heure pas établi. Mais ce type d’événements extraordinaires va être amené à se multiplier sous le coup de l’augmentation de la température causée par l’activité humaine, qui réduit le permafrost. L’an passé, des orages massifs provoquaient des dégâts spectaculaires au Châble, causés par des laves torrentielles.

A chaque fois, le coût de ces catastrophes est élevé, pour ne pas dire ruineux. Le déni que la plupart des pays affichent face aux rapports du GIEC – quand ils ne sont pas climato-négationnistes, à l’instar de Donald Trump – a des conséquences dramatiques.

La semaine passée, le réassureur Munich Re a avoué que les incendies d’Hollywood, eux aussi liés à la crise climatique, avaient consumé ses bénéfices du premier trimestre 2025, avec 1,1 milliard d’euros (1,03 milliard de francs suisses) à débourser. Les pertes économiques seront peut-être le seul facteur à même de faire bouger les lignes de crête sur cet enjeu pourtant si fondamental pour notre avenir.