Question à Mme Danièle Magnin, MCG, à propos de sa déclaration faite au Conseil municipal de la Ville de Genève lors de la votation d’un crédit destiné à des ONG essayant de soulager un tant soi peu la situation mortifère pour la population de Gaza: Mme Danièle Magnin, tout en votant contre le crédit profitant à la population de Gaza, vous avez déclaré: «Si c’étaient mes enfants qui avaient été assassinés le 7 octobre, c’est la bombe atomique que j’aurais lancée sur ces gens!»
Madame, permettez moi une question: Que conseillez- vous à ces trop nombreuses familles dont les enfants ont été assassinés à Gaza pendant les précédentes attaques de bombardements depuis 2014? Et à celles en Cisjordanie aussi? A votre avis, combien de bombes atomiques pourraient-elles/devraient-elles lancer? et sur quelle population? la population israélienne? Quand vous parlez de «ces gens», je suppose que vous désignez la population gazaouie, qui serait nécessairement anéantie par cette catastrophe nucléaire. Et qui donc devrait venger, selon vous, les plus de 17 000 enfants écrasés mortellement par les bombes israéliennes à Gaza, sans parler des milliers d’enfants orphelins, handicapés à vie ou amputés et qui sont souvent tout seuls au monde?
Car, Madame, vous n’êtes pas sans savoir que les massacres de civils ne commencent pas le 7 octobre 2023. Les Palestiniens se sont fait chasser ou tuer en masse lors de la conquête de leur territoire en 1948 (la Nakba) et, depuis, les colons en territoire illégalement occupé leur tirent dessus, sans aucune sanction de la part du gouvernement israélien, et souvent même sans enquête 1>Voir le documentaire No other land, réalisé par un collectif israélo-palestinien (dernière séance le 11 mai au Cinélux).. Bien entendu, attaquer des civils, les violer (aussi dans les prisons), les assassiner sont des graves crimes de guerre; prendre des otages civils aussi; et abandonner ces derniers à leur sort également2>«Il faut dire la vérité: ramener les otages n’est pas l’objectif le plus important», Bezalel Smotrich, et «Il est préférable de continuer la guerre plutôt que garantir la sécurité des otages», Mihi Zohar, respectivement ministre des Finances et ministre de la Culture israéliens (Le Courrier du 22 avril).. Cela vaut des deux côtés de la frontière. La résistance armée est reconnue par le droit international, pas les exactions contre les civils.
Madame, par votre déclaration stupéfiante, approuvez-vous la destruction de toute la population et de tout le territoire de Gaza par un bombardement sans limites et par l’arme de la famine et de la soif organisées (vous: par une bombe nucléaire)? Les préparations d’un nettoyage ethnique imaginé par Trump et approuvé par Netanyahu, les déclarations comme «ce sont des animaux, il faut les traiter comme des animaux» (ancien ministre israélien de la Défense)? Ce sont de possibles actes génocidaires, selon la Cour internationale de justice!
C’est comme ça, à votre avis, qu’on va vers la justice et un espoir de paix, dont toute la région a si cruellement besoin, «de la rivière jusqu’à la mer»? 3>Slogan non antisémite, utilisé par les par les partisans d’un seul Etat binational, où cohabiteraient avec justice et égalité tous ses habitants, à la place d’un Etat d’apartheid où seuls les habitants juifs ont tous les droits.
Notes