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Le loup, une réalité complexe

Patricia Ehemann revient sur l’attaque récente d’un troupeau par un loup dans le canton de Vaud.
Faune

Suite à l’annonce récente d’une attaque attribuée au loup, notre collègue Gilles, engagé dans la protection de la faune, s’est rendu sur le site en question afin d’observer les conditions de garde du troupeau. Voici ce qu’il a pu constater.

Le troupeau était situé à moins de 100 mètres de la lisière de la forêt, ce qui est une zone à risque élevé, notamment en l’absence de surveillance constante.

L’enclos était composé d’un fil de 90 cm de hauteur, soit la hauteur minimale conforme, mais insuffisante à elle seule dans une zone aussi vulnérable.

Il n’y avait ni surveillance humaine, ni chien de protection, ni cabane, ni système dissuasif renforcé.

La présence de trois gardes-faune a empêché notre collègue de vérifier si le fil était électrifié ou non, un point déterminant pour évaluer la sécurité effective du troupeau.

Ces éléments indiquent un manque évident de mesures de prévention renforcées, pourtant essentielles dans une région où le retour du loup est connu. Dans ce contexte, accuser uniquement le prédateur revient à détourner l’attention de la responsabilité humaine.

Nous appelons à une lecture plus nuancée de ce type d’événement: il ne suffit pas d’abattre des loups pour résoudre des problèmes de garde non adaptée. La vraie solution passe par l’amélioration des pratiques et un dialogue fondé sur les faits, pas sur la peur.

Patricia Ehemann, Lausanne