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Un rempart nécessaire

En Ville de Genève, l’enjeu est de taille. Cinq ans de double majorité de la gauche à l’exécutif et au délibératif ont permis de faire avancer les dossiers sociaux et environnementaux. KEYSTONE
Municipales 2025

Les élections municipales scelleront dimanche la composition des délibératifs des communes genevoises pour les cinq années à venir. Un échelon municipal que l’on aurait tort de sous-estimer et qui sert, à bien des égards, de rempart. Face au canton, qui a pris en 2023 un sévère virage à droite. Mais aussi face à une montée réactionnaire et populiste globale, synonyme d’attaques sur les droits des minorités, de criminalisation de la migration ou encore de déni de l’urgence climatique.

En Ville de Genève, l’enjeu est de taille. Cinq ans de double majorité de la gauche à l’exécutif et au délibératif ont permis de faire avancer les dossiers sociaux et environnementaux. Un élan qui repose sur l’union des forces de gauche face à une droite aux dents plus longues que jamais. Exception faite du Centre, la droite est absente de l’exécutif depuis 2012, et compte bien y faire son grand retour en lorgnant même sur une majorité.

Ce serait un exploit en Ville de Genève, identifiée comme un bastion de la gauche, et notamment du Parti socialiste. Mais le bilan des sortant·es n’est pas exempt de fragilités. A l’aménagement, la verte Frédérique Perler aura subi les affres de la lente politique de l’aménagement. Elle, et par extension son parti, ont laissé des plumes dans les affaires de dégrappage aux Pâquis et de népotisme qui ont secoué le Département de l’aménagement, des constructions et de la mobilité (DACM). Et ce alors que globalement, les Vert·es ressortent affaibli·es des dernières élections.

L’autre inconnue, et de taille, reste la gauche de la gauche: si Solidarités, le DAL, le Parti du travail et l’Union populaire se sont accordés sur une liste commune, la longue désunion a laissé des traces. De quoi rendre moins visible le bilan d’un groupe qui, même dans la tempête, a continué à fonctionner au Municipal. Et dont les voix permettent l’existence d’un bloc de gauche autosuffisant. L’éventuelle disparition de la gauche combative, si elle devait échouer à atteindre le quorum, rebattrait fondamentalement les cartes.

Ce que la droite attend avec une impatience non dissimulée. Les Vert’libéraux comptent enfin passer l’épaule en misant sur l’alliance au centre. L’UDC et le MCG espèrent renouveler leur succès cantonal, tandis que le PLR croit plus que jamais en ses chances à l’exécutif. Sans compter Libertés et justice sociale, susceptible de recréer l’exploit du Grand Conseil.
Le quorum servira à bien des égards de juge de paix. Et dira notamment l’avenir d’une gauche radicale qui n’existe déjà plus qu’à l’échelon municipal. De quoi convaincre les indécis·es de jeter leurs derniers bulletins dans la bataille.

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