Lors de la Conférence de Munich sur la sécurité, le vice-président américain, JD Vance, a prononcé un discours insultant envers l’Europe, l’accusant de ne pas respecter la «liberté d’expression». Selon cet individu peu scrupuleux, des mesures telles que le respect de la dignité humaine, la régulation des faits, la modération des discours excessifs et la prohibition de la calomnie ne seraient pas nécessaires. Cependant, cette position semble ignorer les dangers réels: la propagation des fake news, la manipulation des peurs populaires et la contagion de discours haineux. Ces stratégies visent à exploiter les frustrations des masses et à déstabiliser les démocraties européennes pour favoriser l’avancée de l’extrême droite à travers le continent.
Critiquer l’Europe sur ses principes démocratiques tout en étant l’un des principaux promoteurs d’une telle démagogie est absurde. C’est un peu comme si Harvey Weinstein venait nous enseigner les principes fondamentaux de l’égalité des sexes. JD Vance, au même titre que d’autres figures de l’extrémisme, s’inscrit dans une logique de démolition des valeurs démocratiques et des principes de justice sociale, qui sont pourtant les piliers du projet européen.
Dans un contexte où l’Amérique de Trump, incarnée par Vance et Musk, et l’alliance de la Russie de Poutine et des démagogues populistes semblent vouloir bouleverser l’ordre mondial, l’Europe doit faire preuve de détermination et d’unité.
Economiquement, socialement, écologiquement, culturellement, et même militairement, l’Union européenne a la capacité de résister aux politiques irresponsables et impérialistes qui ne visent qu’à exacerber les divisions, au profit d’un pouvoir masculiniste et d’intérêts ultrafinanciers à court terme. Elle ne peut plus se permettre de rester divisée ou passive face à ces menaces. Elle doit se réorganiser en une véritable Confédération, avec des positions fermes et communes sur les enjeux mondiaux.
Dans cette optique, l’Union européenne devrait notamment adopter une politique de taxation pour les produits étrangers assurant la réciprocité, en réponse aux décisions prises par d’autres grandes puissances; exiger que tous les produits et services importés respectent des normes écologiques strictes et garantissent des conditions de travail dignes; réaffirmer haut et fort ses valeurs démocratiques, en protégeant la liberté d’expression tout en régulant les discours haineux et mensongers.
L’Europe doit se faire respecter et défendre ses principes sans compromis. Europa First!
Christian Brunier, ancien député, Genève