Notre journal, votre journal, est en danger. Maintenant plus que jamais. Parce que les habitudes de lecture changent et que, malgré nos efforts, nous ne parvenons pas à y faire face à la mesure de la mutation numérique, vertigineuse. Il faut dire que nous tenons à être, encore, un journal lu sur papier, quand nos journées sont dévorées par les écrans. Parce qu’un journal composé page après page, en sélectionnant les articles et photos qui y figureront, avec le souci de la complémentarité des infos, appelle un rythme de lecture différent. Plus posé, réfléchi.

Et la réflexion n’est pas un luxe face à la surenchère droitière qui s’empare du débat public et médiatique. Venu du continent américain, un vent mauvais souffle sur une Europe qui n’est pas en reste du côté réactionnaire. Dans ce climat anxiogène et lourd d’incertitudes, Le Courrier reste une caisse de résonance des voix critiques, solidaires et progressistes. Proche du terrain militant et associatif, défenseur d’une culture porteuse de sens, votre journal se bat avec les moyens du bord. Il a besoin de vous pour mener ce travail, que vous êtes nombreuses et nombreux à encourager par vos messages, et nous vous en remercions!

Sur la Palestine, pour ne prendre qu’un exemple, nous faisons entendre des voix singulières et engagées. Nous donnons écho à l’indispensable débat sur le sionisme, dont se saisissent avec courage les milieux juifs décoloniaux.

Plus largement, nous rejetons la guerre comme seul horizon, le saccage suicidaire de la planète, la captation des richesses par une minorité au détriment des peuples, les inégalités quelles qu’elles soient. Sans prioriser une lutte sur une autre, car toutes méritent d’être menées dans un même élan vers l’émancipation.

Fin 2024, nous avons lancé un «appel pour la survie de la presse régionale», qui a récolté plus de 4500 signatures de personnalités politiques, syndicales, culturelles et associatives¹>Un appel aux dons est inséré dans l’édition papier de ce vendredi.. Mais le meilleur moyen de soutenir l’effort, c’est l’abonnement. Diverses formules existent, comme celle de l’accès mensualisé au journal sur le web, à 25 francs.

A celles et ceux qui nous lisent occasionnellement, ou le font via la revue de presse de leur travail, ou remettent à demain la conclusion d’un abonnement, nous disons: le temps presse. La gauche n’a pas le luxe de l’hésitation. Pour sa part, l’équipe du Courrier se démène sans compter ses heures et consent à des sacrifices salariaux. Utilisons, pendant qu’il existe, cet outil précieux qu’est un quotidien diffusé à l’échelle régionale, pour affronter ensemble les défis qui nous font face.