Le titre du 27 janvier concernant Auschwitz et Gaza aurait choqué? En tout cas, comme vous nous l’apprenez, la CICAD a organisé un haro de protestations par mailing list et sur ses réseaux sociaux. Evidemment pour vous intimider.
Comparons avec l’article et son titre publié dans Le Monde du 5 février 2025 par Jacob Rogozinski, professeur de philosophie émérite de l’université de Strasbourg, fils de survivants de la Shoah: «Qui nous pardonnera si nous ne parvenons pas à demander pardon pour ces crimes à Gaza?» Il écrit: «Le désastre qui a anéanti tant des miens m’a été profitable: il m’a gratifié d’une robuste bonne conscience. Il m’a donné la certitude d’être toujours du bon côté, du côté des victimes de l’histoire, de ceux à qui l’on a fait tort, et cela m’a empêché de voir un autre tort dont j’étais malgré moi le complice.»
Et bien, je vous écris, après discussion avec plusieurs amis et des lecteurs du Courrier: tenez bon, ne vous laissez pas intimider par ceux qui luttent soi-disant contre l’antisémitisme, mais en fait manipulent cette lutte pour justifier leur soutien à des campagnes criminelles (et contraires au droit international!) du gouvernement israélien et de son armée à Gaza et en Cisjordanie.
Les crimes contre l’humanité (CPI) et des actes probables de génocide (CIJ)) perpétrés à Gaza ne devraient pas être dénoncés parce que perpétrés par des politiciens et des militaires descendant en partie de la population juive européenne qui a subi le plus grand génocide commis en tout cas en Europe? Mais beaucoup de Juifs dans le monde refusent d’être représentés par eux! Doit-on tout permettre à des descendants de victimes? Même s’ils se transforment en bourreaux?
Bien sûr que non! Plus jamais ça! Bravo Le Courrier!
Luttons ensemble avec ces courageuses personnes juives et leurs associations: JVP (Jewish Voice for Peace) aux USA, Tsedek! en France, Marad en Suisse, B’Tselem en Israël ,etc, et bien d’autres personnes juives et palestiniennes pour construire des ponts et (espérons) un jour bâtir une paix juste pour les deux peuples.
Madeleine Gahigiri,
professeur de philosophie à la retraite, Genève