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«Pourquoi le personnel des Hautes Ecoles doit prendre position»

Le comité Hautes Ecoles du Syndicat des services publics Vaud (SSP) appelle au boycott institutionnel des universités israéliennes dans un long plaidoyer, dont les principales lignes sont reproduites ici.
Boycott d'Israël

Bien qu’un cessez-le-feu à Gaza suscite le frêle espoir d’une amélioration pour la population gazaouie, une mobilisation en faveur d’un boycott institutionnel des universités israéliennes reste plus nécessaire que jamais. Tout d’abord parce qu’un cessez-le-feu ne mettra pas fin à la longue série de violations par l’Etat israélien des droits humains les plus fondamentaux des Palestinien·nes. Ensuite parce qu’un réel cessez-le-feu durable apparaît comme des plus incertains. Au contraire, le risque est grand que se poursuive une guerre dont le caractère génocidaire a été établi sans équivoque par des organisations internationales de référence telles que l’ONU et Amnesty International – sans parler des violations graves du droit international prenant place en Cisjordanie.

En tant que groupe Hautes Ecoles du Syndicat des services publics région Vaud, nous prenons position pour un boycott institutionnel, c’est-à-dire la suspension de tout partenariat institutionnel de recherche ou d’enseignement avec les universités israéliennes dans le contexte de violations massives des droits des Palestinien·nes et d’une guerre génocidaire menée à Gaza.

Cet appel repose sur les considérations suivantes:
Il n’est aujourd’hui plus contestable que la politique menée par Israël viole les droits humains les plus fondamentaux des populations palestiniennes par la ségrégation raciale et l’apartheid, l’occupation et colonisation de territoires, et, dans le contexte de la guerre à Gaza, par des crimes de guerre, crimes contre l’humanité et un génocide (cf. rapport du Comité spécial des Nations Unies du 14.11.2024; mandats d’arrêts de la Cour pénale internationale du 21.11.2024 à l’encontre du Premier ministre Benyamin Netanyahou et de l’ex-ministre de la Défense Yoav Gallant; rapport d’Amnesty International du 5.12.2024 et de Human Rights Watch du 19.12.2024).

Au vu de ces éléments, il est un devoir moral élémentaire des Hautes Ecoles de suspendre tout partenariat avec des universités israéliennes qui soutiennent ces actes inhumains. Dans la mesure où un génocide est commis, il s’agit également d’un devoir légal. Selon la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide de 1948, les Etats ont l’obligation de le prévenir et de ne pas en être complices. Dès lors, les institutions de l’Etat suisse, y compris les Hautes Ecoles, ne devraient pas collaborer avec des entités qui aident d’une manière ou d’une autre l’armée ou le gouvernement israélien dans le crime de génocide.

Il est de notoriété publique, et facilement vérifiable sur les sites Internet des universités israéliennes, que celles-ci soutiennent directement ou indirectement la guerre menée par l’Etat israélien. Par exemple, par leurs prises de position (Tel Aviv University), par un soutien matériel (école de design de Shenkar), ou encore par des recherches servant directement des usages militaires (Institut Technion). Nous renvoyons au site de la campagne BDS pour plus d’informations à ce sujet.
Ces éléments ont déjà conduit de nombreuses institutions académiques à suspendre leurs partenariats avec certaines – voire toutes – les universités israéliennes.
Il est grand temps que les institutions académiques suisses prennent à leur tour une position claire.

C’est pourquoi nous leur demandons:
– De suspendre immédiatement tout accord avec les universités israéliennes.
– De mettre en place des outils pour éviter de collaborer, dans le futur, avec des universités ou organisations impliquées dans des violations des droits humains.

A ce sujet, nous saluons le rapport d’expert·es publié le 28 janvier par l’université de Lausanne en réponse aux demandes du mouvement étudiant de mai dernier. Non seulement il propose un dispositif pour évaluer la dimension éthique des collaborations externes, mais il est très clair sur la nécessité de suspendre immédiatement les accords institutionnels dans les situations de violations graves du droit international ou des droits humains. L’Unil doit passer aux actes et appliquer sans délai ces recommandations!

Texte complet sur le site du comité Hautes Ecoles du Syndicat des services publics Vaud (SSP).