Il faut lui laisser ça, à la droite. Elle est capable d’une obstination qui frise le fanatisme et elle revient à la charge autant de fois qu’il le faudra pour arracher une dérégulation sociale. Notamment en ce qui concerne les horaires de travail. Mardi dernier, la Commission de l’économie et des redevances du Conseil national a suivi l’avis de la Chambre haute. Elle recommande de faire passer le nombre de dimanches lors desquels les magasins peuvent rester ouverts de quatre à douze par an. Soit un par mois.
Il s’agit évidemment de la tactique du salami. Le but est ensuite de généraliser cette libéralisation des horaires dans la vente sur tous les dimanches. Et surtout, d’étendre cette possibilité à d’autres branches de services. Cette nouvelle attaque contre les conditions de travail est révélatrice du mépris dans lequel le monde patronal tient ses salarié·es et du peu de considération qu’il manifeste pour la préservation de leur santé.
La vente est un domaine où règne une forte précarité sociale et salariale. Les tentatives pour mettre fin à certains salaires de misère se heurtent aux manœuvres de la droite parlementaire. Les syndicats ont réussi à faire passer le principe d’un salaire minimal dans certains cantons. Un progrès aussitôt attaqué par la même camarilla aux Chambres fédérales pour bloquer ce dangereux précédent.
Outre le domaine social, la dérégulation des horaires de travail est pernicieuse sur le plan économique. Elle favorise les grands commerces au détriment des points de vente de proximité ou familiaux. Les partis bourgeois, qui prétendent défendre les PME, encouragent de la sorte la destruction de l’emploi. Et sur le plan climatique, la frénésie consommatrice ainsi encouragée induit évidemment un impact environnemental des plus négatifs.
Enfin, du point de vue des consommateurs, on relèvera que ces partis montrent de plus en plus leur vrai visage mercantiliste. Ainsi, le passage des franchises douanières de 300 à 150 francs flatte le lobby des commerçants mais empoisonne la vie des personnes aimant faire leur marché outre-frontière. Il ne prend pas le problème à la racine, à savoir que le tourisme d’achat est lié à la vie chère et à certains monopoles. On attend encore que ces pratiques usurières soient défaites, par exemple pour réduire le prix des médicaments.
C’est que la logique réelle de ce genre d’opérations est bien que la dérégulation reste à sens unique et attaque les droits des travailleuses et des travailleurs, pas ceux des propriétaires de l’outil de production.