Cette fois, ça y est. L’ère Trump II a commencé. Avec moins de faste que prévu, en raison d’une météo polaire. Mais le milliardaire fascisant est bien de retour aux commandes de la première puissance économique, militaire et culturelle mondiale. Qui sait où ce deuxième – et dernier – mandat mènera les Etats-Unis?
On spécule beaucoup sur la capacité du businessman Trump à «disrupter» le système, notamment à l’international, où on lui prête la capacité à conclure des deals avec Poutine, avec la Chine, et même à régler le dossier israélo-palestinien. Beaucoup d’affirmations, mais peu de garanties, dans un monde multipolaire où les rapports de force répondent à des logiques complexes.
Une certitude, en revanche: au plan national, les femmes, les minorités non blanches et les sans-papiers vont souffrir. Trump vomit le féminisme et promeut une distribution ultraconservatrice des rôles dans la société. La reconnaissance de l’égalité des sexes, inscrite dans la Constitution étasunienne en 1972, fait l’objet de contestations par les conservateurs, au motif que sa ratification par un minimum de 38 Etats sur 50 a dépassé le délai légal fixé, à l’époque, par le Congrès. Un contentieux béant, donc, malgré les garanties que Joe Biden a voulu donner vendredi avant de quitter le bureau ovale.
Donald Trump le claironne à son électorat, il ne reconnaîtra que l’existence de «deux genres», via un décret spécial. Avec des conséquences directes sur la protection des personnes trans dans un pays où la haine anti-LGBTQ se déchaîne, notamment sur X, propriété d’Elon Musk. Les programmes en faveur de la diversité et de l’égalité dans les administrations fédérales et l’armée en pâtiront aussi.
L’expulsion de millions d’exilé·es, mesure phare du 47e président des Etats-Unis, s’annonce plus compliquée que prévu. Plus que l’inhumanité d’un tel plan, c’est son coût pour l’administration fédérale, son impact économique et ses conséquences sociales qui pourraient freiner les ardeurs. Selon le PEW Research Center, les sans-papiers représentent plus de 3% de la population, et plus de 4 millions d’enfants nés aux Etats-Unis ont au moins un parent sans papiers. Des dizaines de milliers de vies pourraient être gâchées.
Donald Trump promet par ailleurs de gracier ses partisans et de persécuter ses adversaires. Ce qui augure un avenir sombre en matière de justice et de libertés publiques. Les mouvements de défense des droits et les militant·es pro-environnement ont du souci à se faire. Climatonégationniste et partisan du forage pétrolier à tout-va, le magnat de l’immobilier veut sortir de l’accord de Paris et démanteler toute régulation ou incitation à la transition écologique. Une catastrophe, alors qu’agir résolument pour le climat est une nécessité urgente et absolue.