J’aurais espéré vous écrire que nous allions voter, le 24 novembre, soit en faveur d’une nouvelle passerelle piétonne ou d’une diminution des voies de circulation sur le pont du Mont-Blanc. Ce n’est pas le cas! C’est bien entre une passerelle piétonne permettant la création d’une piste cyclable bidirectionnelle ou le statu quo que nous nous prononcerons.

Or, si vous avez déambulé sur ce pont, vous savez que le statu quo actuel n’est pas favorable aux ami·es du vélo ou de la marche!

Alors oui, s’il suffisait d’un pot de peinture et de décréter qu’il faut prendre une voie aux voitures, comme on prendrait la Bastille, nous irions sur le pont couper quelques mètres carrés à leur royaume. Mais Genève n’est pas la France et notre République n’est pas l’Ancien Régime. Ce projet de passerelle fruit d’un large compromis politique, s’il épargne la voiture, créé une magnifique promenade pour les piéton·nes. Enfin une solution concrète et réalisable à brève échéance pour la marche!

Preuve du large soutien au projet, le financement est partagé entre la Confédération, le Canton, la Ville et le secteur privé. Ce sont donc sur les 26 millions financés par la Ville que nous nous prononçons. Pour ceux et celles qui trouvent cela trop cher, rappelons-leur que c’est à peine plus que le coût annuel (!) de l’entretien des routes communales de l’ordre de 20 millions de francs. Je vous proposerais bien de ne pas entretenir nos routes pendant une année (voire plus!), mais j’ai bien peur que nous n’y soyons pas autorisés.

Certes, cette infrastructure ne réglera pas tout, mais elle permettra de fermer le U cyclable qu’il s’agira de continuer à améliorer, notamment autour du Jardin anglais. Elle permettra d’améliorer l’offre pour le vélo et la marche, gage d’un urgent et nécessaire report modal. Elle créera, à n’en pas douter, un nouveau patrimoine qu’il s’agira d’ici quelques années de protéger et valoriser. Et, à plus longue échéance, il s’agira de continuer de militer pour la création d’une seconde voie de transports publics sur le pont du Mont-Blanc! Tout un programme!

En politique aussi – parfois –«un tiens vaut mieux que deux tu (ne) l’auras (pas)!» Les esprits chagrins verront en cette passerelle l’espace ménagé pour la voiture, les autres y verront un superbe ouvrage d’art pour les ­piéton·nes.

Vincent Milliard,

Conseiller municipal, Les Vert-e-s genevois-es