Se donner la chance de vivre mieux
On n’y prête même plus attention, pourtant, elle est partout. Les enfants apprennent à la craindre, les grands-parents la fuient. Elle assassine brusquement, ou tue à petit feu. Inaccessible pour un quart de la population, elle monopolise un tiers de nos villes. Passant sa journée à dormir au bord de nos trottoirs, à enfumer nos rues, à rugir sur la chaussée. Elle emprisonne l’âme de nos lieux de vie, au détriment d’espaces de rencontre. De coins bucoliques. De terrasses et de commerces.
Dire non aux méga-autoroutes le 24 novembre, c’est plus qu’épargner 5,3 milliards de francs. C’est plus que sauver notre planète. C’est rendre la ville à ses habitants. C’est octroyer de l’énergie et des moyens aux autres mode de transport. C’est se donner l’occasion de se déplacer différemment. Se donner la chance de vivre mieux. Et si le bitume d’aujourd’hui devenait les jardins de demain? Et si le grondement de la route se changeait en un silence serein? Aurions-nous toujours besoin de prendre l’A1?
Julien Hubert van Blijenburgh,
Genève