On nous écrit

Il est temps d’investir pour notre mobilité

Yves Gerber juge que les critiques aux projets d’autoroutes sont disproportionnées.
Votation fédérale

Le Courrier du 9 octobre passé permet de constater que les opposants aux projets d’autoroutes ont un métro de retard. Comme un mantra, ils répètent inlassablement le couplet de l’opposition entre la route et le rail, alors même que le peuple vient tout récemment de tourner le dos à une telle logique.

Souvenons-nous: en 2014, la Suisse a décidé de fixer la manière dont nos chemins de fer seront financés. Le fonds ferroviaire (FAI) fut plébiscité par 62% de la population et une seule opposition cantonale (SZ). Pour le train, nos impôts et nos billets permettent donc de moderniser notre réseau de chemin de fer. Trois ans plus tard, en 2017, le fonds routier (qui sert certes à financer les routes nationales mais aussi les pistes cyclables, les parkings d’échange, les bus, les trams, le transfert des poids lourds de la route au rail…) fut également adopté à 62% et sans aucune opposition cantonale. Les taxes automobiles (essence, vignette, impôt automobile à l’importation) permettent désormais de financer toutes nos autres infrastructures de mobilité. Conscients que nos routes, comme nos trains, sont bondés aux heures de pointe comme en période de congés, nous avons donc décidé d’investir.

Il est désormais temps de passer du texte à la réalisation. Pour le rail, les idées foisonnent. Les passions s’expriment. A tel point que le chef des CFF ne cesse de répéter qu’il devient urgent de prioriser, car il sera très difficile de réaliser les 300 projets prévus et de dépenser plus de 28 milliards jusqu’en 2035. Pour les routes nationales, les ambitions sont plus modestes et s’opèrent par petites touches impressionnistes. Elles soulèvent pourtant des critiques qui me semblent disproportionnées.

Le 24 novembre, nous voterons afin d’investir 5,3 milliards sur quelques tronçons très saturés, dans l’arc lémanique mais aussi à Berne, Bâle, Schaffhouse et Saint-Gall. L’un d’entre eux permettra de mieux relier Nyon à Genève. Il sera la première étape d’une amélioration d’un contournement autoroutier de Genève que de très nombreux Genevois appellent de leurs vœux, en particulier afin d’alléger le trafic de transit sur le réseau secondaire, c’est-à-dire dans la cité, comme dans les agglomérations et les villages de notre canton. Ces dix dernières années, la paix des transports fut clairement déclarée. Je ne serai pas de ceux qui entendent déterrer la hache de guerre.

Yves Gerber,
directeur du TCS Genève

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