Le Hihan de l’IA
Le Maître pose une question, l’Etudiant, sans la lire, la pose à chatGpété. Sans lire la réponse, l’Etudiant, pour faire vrai, y introduit quelques subtiles fautes d’orthographe ou de calcul c’est selon, envoie sont devoir au Maître et descend à la plage une bière à la main et son ballon dans l’autre. Le Maître, sans lire le devoir le soumet à chatGpété qui corrige les fautes d’orthographe et de calcul, évalue son propre travail avec une excellente note que le Maître transmet à l’Etudiant avant de le rejoindre pour une partie de beach-volley endiablée.
Accoudé au Bar de la Plage, son Altesse hors sol Monsieur Gpété les regarde amusé en sirotant un double Wichy qu’il paye en shitCoins engrangés pour ces transactions avec son algorithme en attendant d’aller chercher sa marmaille dans le collège exclusif d’où chatGpété est strictement banni. Après ses études, l’Etudiant maintenant avocat, architecte, ministre, artiste content popo, CEO, informatichien, fait profiter le monde entier de l’expertise acquise dans la production de fautes d’orthographe, de calcul ou des deux, c’est selon.
Comment ne pas rester bouche bée devant cette instance circulaire d’économie de neurones, victimes collatérales destinées dorénavant à mourir d’ennui au fond des cervelles vides en attendant d’être éliminées par cette sélection surnaturelle, mettant ainsi fin à une association fructueuse vieille de deux millions d’années entre notre cerveau et notre survie.
Avec leurs «Meilleurs des Mondes» Voltaire et Huxley peuvent aller se rhabiller. Dante et son enfer grand-guignolesque aussi. Le vainqueur est monsieur Georges Orwell et son 1984 que l’anonymat des réseaux imbéciles a orné d’un verni démocratique à double tranchant puisqu’en 2024, force est de constater, Big Brother, c’est Toi.
John Gutwirth, Genève