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Arme fatale

Léon Meynet met en avant un engrenage malsain qui nuit aux efforts de paix.
Conflit

Il ne s’agit pas de lasers, de missiles téléguidés, de drones intelligents ou d’IA consultée pour atteindre des objectifs militaires optimaux. Non, il s’agit de téléavertisseurs et de talkie-walkie comme il aurait pu s’agir de téléphones portables trafiqués pour devenir des supports meurtriers après qu’un matériau explosif ait été introduit dans une batterie de substitution. La particularité de la batterie en question, c’est qu’en chauffant, autrement dit en envoyant ou en recevant un message, une explosion se déclenche.

Une opération meurtrière de haute technologie dont la criminalité en série a peu été soulignée. Et pourtant ce sont des dizaines de morts et des centaines de blessés graves que cette opération de cyberguerre a provoqué pour atteindre, dans un pays en paix, des membres du Hezbollah et une multitude de civils. Donc, une agression militaire également condamnable et condamnée par tous les traités de belligérance de l’ONU. Mais à quoi bon parler de cette instance internationale sensée nous défendre des exactions militaires lorsque l’on sait que son secrétaire général, Antonio Gutteres, a été éconduit par le gouvernement israélien, car son parlement a refusé de le recevoir alors qu’il était dans le pays; à contrario de Victor Orban, lui-même président du pays par lequel les téléavertisseurs étaient passés cinq mois auparavant pour être piégés avant d’être renvoyés à leurs commanditaires au Liban.

Oui, l’Etat d’Israël, depuis toutes les exactions commises par son armée sur le territoire palestinien depuis 75 ans, et plus particulièrement depuis une année dans la bande de Gaza et en Cisjordanie, se considère au-dessus des lois qui sont censées régir les nations. La loi, c’est lui. Et quiconque s’autorise à lui donner tort et à l’incriminer est taxé d’antisémite et d’ennemi du peuple élu. C’est justement cette autoproclamée élection divine qui pose problème et lui permet au nom de la Shoah et de nos responsabilités directes ou indirectes de prendre toutes les libertés vis-à-vis de qui que ce soit.

Il faudra bien qu’un jour cet engrenage malsain cesse au nom de la paix des pays et du monde. Pour l’heure ce n’est pas le cas, car tous les stratèges militaires et autres chefs de guerre, une fois passé l’effet de sidération, ont été fascinés par cette technologie meurtrière innovante et ne vont avoir de cesse, sans doute, d’en percer le secret pour les fabriquer ou les acquérir à leur avantage. Pas de quoi nous assurer d’une prochaine paix dans le monde.

Léon Meynet, Chêne-Bougeries (GE)

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