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Un projet qui dépare l’image de Genève

Erica Deuber Ziegler et Cecilia Maurice de Silva estiment que le projet de passerelle piétonne est un camouflet à l’égard des grands ingénieurs qui ont configuré la rade.
Aménagement

Le projet de passerelle piétonne, lancée en biais au pied amont du pont du Mont-Blanc, sera soumis le 24 novembre prochain à la consultation des citoyens et citoyennes de la Ville de Genève. Il est devisé à 55 millions de francs.

Ce projet n’a été précédé d’aucune réflexion de fond sur le site historique et patrimonial de la rade, orgueil de Genève, pourtant protégé par la loi (le Plan de site de la rade adopté en 1978 et renforcé en 2020) et d’aucun examen sérieux de l’état du pont du Mont-Blanc lui-même, dont on apprend ces jours que les piles sont fragilisées par l’érosion du fond. Il est juste prévu de protéger la passerelle du bruit du trafic sur le pont par un mur continu d’acier d’une hauteur de 1,50 m, coupant la perception de l’émissaire de lac, disqualifiant la vue de la petite rade au profit de celle du grand large. Un camouflet à l’œuvre de deux grands ingénieurs cantonaux, auteurs au XIXe siècle du visage unitaire et régulier de la Genève sur l’eau, Guillaume-Henri Dufour et Léopold Blotnitzki, que leurs successeurs du XXe siècle avaient jusqu’à récemment respecté et amplifié en prolongeant les quais jusqu’aux limites de la ville.

Que cette coûteuse et brutale passerelle de béton et d’acier apparaît minable confrontée à l’aménagement existant! Qu’on rénove, élargisse, revalorise le pont du Mont-Blanc, qu’on lui rende son prestige d’antan, la qualité de ses détails, comme on l’a fait du pont de Carouge!

Votez non à un pauvre projet qui dépare l’image de Genève!

Erica Deuber Ziegler et Cecilia Maurice de Silva,
pour Action patrimoine vivant

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