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Slogan controversé

Bernard van Baalen réagit à une polémique qui concerne un agenda étudiant interdit par l’université de ­Genève en raison d’un slogan.
Conflit

Je suis surpris par les réactions à propos de l’agenda universitaire, dont on peut s’interroger sur la pureté des intentions même si elles sont «bonnes» et d’actualité.

Mais s’offusquer de la mention «Du Jourdain (du fleuve) à la mer» me semble prendre le slogan à l’envers: c’est exactement l’argument du gouvernement israélien, en référence à la promesse faite à Abraham (par qui?). Ou à la vision de Moïse depuis le Mont Nébo à la veille de sa mort, et au Royaume de David puis Salomon. La surface de ce territoire «offert» est contestée même à l’université hébraïque de Jérusalem.

C’est sur la base de ces «promesses bibliques» que s’est développée l’occupation du territoire prônée par le gouvernement israélien actuel, avec l’appui des colons et des ministres qui ont pour référence «Un pays sans peuple pour un peuple sans pays» à la suite de la Shoah. Et la notion de «peuple» est là aussi douteuse: il y avait des pratiquants du judaïsme dans tous les pays arabes et seuls les juifs européens ont subi l’extermination systématique.

Hélas quand la référence «Du Jourdain (du fleuve) à la mer» est avancée par des personnes qui tentent de faire entendre un message pacifique pour tout le monde, elles sont accusées d’anti­sémitisme.

Oui, l’unité de cette région semble inéluctable contre l’avis des extrémistes de tous bords, qui comme au jardin d’enfants souhaitent garder leurs jouets seulement pour eux.

Les habitants de la région, du Liban à la mer Rouge, de Jordanie à la Méditerranée ne demandent qu’une seule chose: VIVRE EN PAIX. Et nous savons que c’est possible.

Bernard van Baalen,
pasteur honoraire, Grand Lancy (GE)

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