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Le monde parallèle de Donald Trump

Sylvio Le Blanc estime que la radicalité de Donald Trump sur la question de l’avortement pourrait lui coûter l’élection.
États-Unis

Il semble que les femmes seront plus nombreuses à voter pour le Parti démocrate à la présidentielle du 5 novembre aux Etats-Unis. Cela serait dû notamment à la croisade républicaine anti-avortement qui en a rebuté plusieurs. Pour compenser, le candidat républicain Donald Trump aurait dû choisir une femme comme colistière à la vice-présidence, avec une opinion moins tranchée sur la question que celle des durs à cuire de son parti.

Mais il a plutôt joué la carte «antiwokiste ». Pourquoi prendre obligatoirement une femme? s’est-il simplement demandé. Cette posture plaira aux hommes opposés aux pratiques en matière d’équité, de diversité et d’inclusion, qui, il faut bien le dire, dépassent souvent la mesure aux E.-U., notamment dans les universités. Trump estime que ce qu’il perdra au sein de l’électorat féminin, il le gagnera au sein du masculin.

Cela se défend, mais il a fait la grossière erreur de choisir un ultra-conservateur comme colistier, J.D. Vance, qui estime qu’il manque quelque chose aux femmes qui n’ont pas d’enfants. Et, pour tout arranger, il provient d’un Etat, l’Ohio, déjà gagné aux républicains.

Plusieurs stratèges républicains ont sûrement tenté de convaincre leur patron de prendre Nikki Haley comme colistière, mais, souvenons-nous, il l’a déjà traitée de «cervelle de moineau», de «pas assez dure […] pas assez intelligente». Trump a sûrement estimé qu’il est difficile de justifier cette candidature après de tels propos dignes d’un malfrat. Il vit dans un monde parallèle et espérons qu’il y restera pour de bon après le 5 novembre.

Sylvio Le Blanc,
Montréal (CAN)

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