Le décès de Monsieur Ben Peter
Mon père était agent de police secours à Lausanne. Au cours de ma jeunesse, j’ai ainsi côtoyé et compris la pénibilité d’un métier ingrat qui s’exerce très souvent en milieu conflictuel. Tout comme le travail de nuit et en week-end (un dimanche sur deux) qui péjorent gravement la vie de famille. J’ai eu un grand respect pour cette profession difficile et les hommes et femmes qui l’incarnent. Et j’ai été très choqué par les slogans et graffitis «antiflics», ACAB, qui sont apparus dans notre région.
Mais voici que récemment six de ces agents se sont mis ensemble pour tourmenter un petit délinquant noir, handicapé rendu totalement incapable de se défendre et qui hurlait de douleur. M. Ben Peter est décédé, mais ces agents ont été inexplicablement protégés par la justice. Ainsi mon respect s’est tourné en dégoût pour ces quelques dépositaires de la force publique qui vont certainement poursuivre leur carrière et leur progression hiérarchique comme si de rien n’était. Ils ternissent l’honneur de l’ensemble de cette profession, et me font douter de l’indépendance de notre justice.
Pierre Guignard, Villeneuve (VD)