Campagne mensongère
J’ai lu avec quelque perplexité l’article de Julie Zaugg, dans votre édition du 5 juillet, consacré aux élections britanniques, remportées par le Labour Party, dirigé par Sir Keir Starmer. Si un certain nombre d’informations biographiques concernant ce dernier sont exactes, cet article contient néanmoins des analyses politiques que je ne partage pas, notamment sur la caractérisation du programme adopté par le Labour Party à l’époque (2015-2019) où Jeremy Corbyn (réélu comme candidat indépendant dans sa circonscription contre le candidat conservateur et contre le BLAIReau parachuté par Sir Keir Starmer) dirigeait ce parti.
Je conteste aussi formellement les accusations d’antisémitisme à l’encontre des militant·es de la gauche travailliste, purgé·es par Sir Keir Starmer et son appareil de BLAIReaux. La campagne mensongère menée contre Jeremy Corbyn a précédé celle menée en France contre La France insoumise (LFi) et plus globalement contre la gauche radicale, opposée à la politique coloniale menée depuis 75 ans en Palestine par les différents gouvernements israéliens. Il se trouve que ces arguties sont démenties par d’autres articles publiés dans votre édition du même jour, ce qui est assez cocasse…
Concernant l’actuel premier ministre – puisqu’il s’est rendu à Buckingham Palace pour être chargé par le roi Charles III de former le nouveau gouvernement, en remplacement de Rushi Sunak –, il avait été anobli, il y a quelques années, par la défunte reine d’Angleterre Elisabeth II. Le fait qu’il ait accepté ce titre de noblesse («Sir» est l’une des plus basses dénominations au sein de l’aristocratie anglaise) montre à quel point la morale civique s’est dégradée dans ce qui est (encore) le Royaume Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord: fils d’un noble anglais, le regretté Anthony Wedgwood Benn (animateur de la gauche travailliste, avant Jeremy Corbyn) avait milité en faveur d’une loi donnant la possibilité aux enfants de la noblesse anglaise de ne plus être contraints d’occuper le siège de leurs pères à la Chambre des Lords, afin de pouvoir faire acte de candidature et siéger à la Chambre des Communes. Suivant à deux siècles de distance l’exemple historique de Michel Lepelletier, membre de la Convention nationale de la Première République française (assassiné par un ancien garde du corps de Louis XVI le 20 janvier 1793), ci-devant marquis de Saint-Fargeau et président à mortier du Parlement de Paris.
Hans-Peter Renk,
Le Locle