Une pression à maintenir
La nouvelle a été annoncée ce week-end par son avocat sur le réseau social X: «La condamnation à mort a été annulée.» Le rappeur iranien Toomaj Salehi échappe pour le moment à la potence. A 33 ans, le chanteur de musique protestataire avait été condamné pour «corruption sur Terre» par le tribunal révolutionnaire d’Ispahan, uniquement pour avoir participé à des manifestations du mouvement de révolte «Femme, vie, liberté» déclenché par la mort de la Kurde Jina Masha Amini, et pour la publication de messages sur les réseaux sociaux dénonçant l’oppression et les exécutions perpétrées par les autorités iraniennes. Son appel était en instance devant la Cour suprême, qui vient donc d’annuler la condamnation.
En Iran et à travers le monde, de nombreuses personnes se sont soulevées contre la menace d’exécution du musicien. Sur les réseaux sociaux, une campagne avec le hasthag #SaveToomaj a été lancée. Amnesty International, dont sa section suisse, a aussi plaidé pour sa cause et attiré l’attention publique. L’ONG a alerté sur «des irrégularités flagrantes» dans le procès de l’artiste et évoqué des actes de torture ayant laissé des séquelles importantes sur le chanteur.
Cette décision ne signifie pas qu’il est libre, car il sera à nouveau jugé. L’affaire sera renvoyée devant un tribunal similaire. Elle montre toutefois une chose: la pression, tant nationale qu’internationale, directe ou indirecte, fonctionne. On le constate avec Tommaj Salehi et, bien que de manière insuffisante, avec Gaza. La mobilisation de tous les acteurs, qu’il s’agisse des ONG, de la presse traditionnelle ou des citoyen·nes engagé·es, est essentielle. Les réseaux sociaux jouent également un rôle crucial en générant une pression considérable et en influençant l’opinion publique internationale, déstabilisant ainsi les puissants et remettant en cause leur légitimité. C’est pourquoi cette pression doit être maintenue de manière vive et perdurer dans le temps.