Édito

Folie nucléaire

Folie nucléaire
Les tensions géopolitiques ne font qu'augmenter l'armement nucléaire. KEYSTONE (photo prétexte)
Armes nucléaires

«Nous vivons actuellement l’une des périodes les plus dangereuses de l’histoire de l’humanité», selon les mots de Dan Smith, directeur du Sipri, l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm. Cet organisme a publié lundi un rapport mettant en exergue le réarmement nucléaire en cours. Le nombre d’ogives immédiatement disponibles augmente.

Une fuite en avant qui s’explique par les tensions géopolitiques et le choc des impérialismes. Et qui pose un double problème. Tout d’abord, le risque sur la survie de l’humanité que cette croissance de l’armement nucléaire fait peser. La Russie et les Etats-Unis, qui détiennent 90% des ogives opérationnelles sont à couteaux tirés. L’obstination l’emporte sur la raison.

En termes d’investissements, cette course aux armes de destruction massive est une folie. Selon l’ICAN, une ONG basée à Genève, prix Nobel de la paix en 2017, et qui mène la campagne pour l’abolition des armes nucléaires, l’an dernier, 10 milliards de francs de plus que l’année précédente ont été investis dans ces engins de mort.

Soit un total de 91,4 milliards. Les Etats-Unis à eux seuls y ont consacrés 51,5 milliards. Or, cet argent est perdu. Son investissement dans des projets plus urgents pour la survie de l’humanité aurait permis, par exemple, de combler pour un quart le manque de financement dans la lutte contre le changement climatique et la perte de la biodiversité!

Périr vitrifié ou se donner la chance de ne pas étouffer sous le réchauffement climatique: le choix devrait être vite fait. Une poignée de puissants en ont décidé autrement.

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