Dans le contexte actuel où la double activité professionnelle est la norme, le parascolaire n’est pas un luxe mais une nécessité. Il s’avère être un pilier dans l’équilibre entre la vie professionnelle et familiale, et un lieu où nos enfants passent un temps considérable. Nous, parents, souhaitons exprimer notre profonde reconnaissance envers le personnel dévoué du parascolaire qui, malgré les difficultés, s’engage quotidiennement pour nos enfants. Leur rôle est essentiel dans l’éducation et le bien-être de nos enfants et ils et elles représentent une pierre angulaire de notre communauté.

Malgré l’importance cruciale du parascolaire, force est de constater que le système en place aujourd’hui ne remplit pas son rôle de manière optimale, et tous – le personnel, les parents, et, le plus important, les enfants eux-mêmes – font face à ses déficits. Nous constatons avec préoccupation que le parascolaire, dans sa forme actuelle, s’apparente davantage à de la surveillance qu’à un espace éducatif riche et structuré. Dans de nombreuses écoles, les activités manquent de structure et de suivi, victimes d’un manque criant de temps et d’organisation. Les opportunités de rencontre et de dialogue avec le personnel sont trop rares. Le manque de coordination avec le corps enseignant et les autres acteurs et actrices du système éducatif est flagrant, créant un fossé entre l’école et le parascolaire. Un roulement fréquent du personnel, symptôme d’un environnement de travail peu attrayant, et des locaux inappropriés, nuisent à la stabilité et à la qualité de l’expérience des enfants. De surcroît, la prise en charge des enfants à besoins spéciaux au parascolaire est inadéquate, trahissant un besoin de formation spécialisée et de ressources humaines supplémentaires, sans lesquels l’école inclusive ne saurait être une réalité.

Face à ces défis, nous soutenons fermement les revendications légitimes du personnel du parascolaire:

• Un taux d’encadrement adéquat et constant, assurant non seulement la sécurité mais aussi le bien-être émotionnel et social de nos enfants au quotidien;

• Des plages horaires élargies pour le personnel du parascolaire, indispensables à la construction d’un véritable projet pédagogique, et permettant de renforcer la communication avec les parents et la coordination avec l’ensemble des acteurs et actrices du système éducatif;

• L’instauration d’un programme de développement professionnel, comprenant des formations continues et des entretiens réguliers pour le personnel, qui permettrait une évolution constante de leurs compétences, en phase avec les besoins évolutifs de nos enfants;

• Une revalorisation salariale significative, permettant de reconnaître la compétence et l’engagement du personnel, essentielle pour attirer, motiver et retenir des professionnel·les compétent·es;

• L’amélioration et l’adaptation des locaux parascolaires pour créer des environnements stimulants, sûrs et accueillants, où les enfants peuvent apprendre et jouer dans les meilleures conditions possibles.

Ces changements, accompagnés d’une revalorisation du rôle éducatif du parascolaire, avec un mandat clair et des moyens alloués, sont essentiels pour garantir un accueil de qualité à nos enfants. Ces améliorations ouvriraient également la possibilité d’étendre l’accueil aux mercredis, ce qui constituerait une amélioration significative de l’offre parascolaire, alignée sur les besoins des familles et le rythme de vie contemporain.

Nous plaidons pour une vision où l’éducation est une expérience globale, cohérente, où chaque acteur et actrice de la communauté éducative – les enseignant·es, les animateur·rices parascolaires, le personnel des cuisines scolaires, entre autres – travaille de concert pour le développement harmonieux des jeunes. L’ambition éducative de notre société ne doit pas se résumer aux enseignements académiques, mais doit englober le développement personnel et social de l’enfant.

Nous appelons à une réforme du système parascolaire, à une reconnaissance de l’importance de chaque minute consacrée à nos enfants. Il ne s’agit pas seulement d’une question de service, mais d’un droit pour nos enfants à une éducation intégrale et digne. Nous invitons les politiques et l’ensemble de la communauté éducative à se rallier à cette cause pour réinventer l’accueil parascolaire, pour qu’il devienne un espace où chaque enfant peut grandir, apprendre et s’épanouir pleinement.

Lettre adressée à la conseillère d’Etat Anne Hiltpold, à la conseillère administrative Ville de Genève Christina Kitsos, ainsi qu’à Karine Bruchez, présidente de l’Association des communes genevoises.

APE signataires: Jonction (APEJ), Tivoli-Plateau (CAPEPL), Cérésole (CAPEPL), Petit-Lancy (APEPL), Morgines et Caroline (APE Moca), Bellevue (APEB), Genthod (APEG), Promenades (APE-Promenades), Ouches Jardins du Rhône (APE-Ouches Jardins du Rhône), Val d’Arve (APEVA), Pâquis (APEP), Petit-Saconnex (APEPS), Cropettes-Beaulieu (APE Cropettes-Beaulieu), Pervenches et Montfalcon (APEPM), Commune de Veyrier (APCV), Tambourine (APET).