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Renforcer l’AVS

Alain Dupraz donne des arguments qui vont dans le sens d’une amélioration nécessaire du premier pilier.
Votation fédérale

Il est urgent et important d’améliorer les rentes de l’AVS (basées sur la répartition des cotisations versées), ce premier pilier solide, durable et relativement égalitaire des assurances-vieillesse. Pourquoi? Parce que le deuxième pilier (LPP, construit sur la capitalisation des cotisations) est injuste et d’une fragilité confondante. S’il fait le beurre des assureurs et autres professionnels de la finance qui gèrent en toute opacité les milliards qui s’y accumulent, il repose sur des promesses de revenus fallacieuses qui ont déjà commencé à diminuer.

Les rentes versées par le 2e piliers (LPP) ne font que baisser, car le taux de conversion du capital accumulé ne fait que tomber. Il est déjà passé de 7,2% à 6,8%. Et les assureurs veulent encore le ramener à 6%. Pas besoin de dessin: la conséquence en est une chute dévastatrice des rentes. C’est ce qui arrive quand on veut faire confiance au jeu du yo-yo boursier pleins de mauvaises surprises dont personne ne peut prévoir la situation à quarante ans de distance.

L’oligarchie financière qui manipule parlementaires et opinion publique sait ce qu’elle fait: avant tout préserver et développer ses propres intérêts. Elle a déjà fait autrefois tout ce qu’elle pouvait pour limiter au strict minimum les rentes de l’AVS, qui ne lui rapporte pas grand chose, commençant son lobbying avant même sa création en 1947. Et aujourd’hui, elle continue d’utiliser ses puissants moyens pour empêcher tout renforcement de l’AVS, trop solidaire à ses yeux.

Octroyer une 13e rente à l’AVS, ce n’est pas jouer à l’arrosoir, c’est augmenter de 8,3% le montant de rentes mangées par l’inflation au fil des ans. Il paraît choquant d’offrir cette augmentation à des rentiers aisés qui n’en ont pas besoin – là, je suis bien d’accord. C’est pourquoi il suffirait de mettre sur pied une répartition plus favorable aux petits revenus et moins aux gros.

La 13e rente, c’est renforcer ce premier pilier bien plus juste, malgré ses défauts, que le deuxième. Et c’est surtout voter en faveur d’un système bien plus efficace: pour 100 francs d’entrée dans les caisses de l’AVS, 99 francs sont redistribués en rentes. Alors que la LPP ne reverse que 76 francs de rentes pour 100 francs de cotisations. Je vous conseille de lire à ce propos L’affaire du siècle de Pietro Boschetti (Livreo-Alphil, 2023).

Alors, trop chère, cette 13e rente? Que nenni! La LPP coûtera bien plus cher quand on aura fait les comptes de la somme de mensonges qui entourent ses revenus trop souvent…virtuels.

Alain Dupraz,
Thônex(GE)

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