Mon gouvernement refuse de demander un cessez-le-feu à Gaza.

Vous, lecteur, et moi, nous serions depuis longtemps fous à la place des Gazaouis. Ne lisez pas Haaretz, ne regardez pas Al Jazeera, la seule chaîne qui a des journalistes sur place. Cela fait vraiment trop mal.

Aux dernières nouvelles, l’enfer du dernier hôpital qui vit un siège total: comme auparavant à l’hôpital al Shifa de la ville de Gaza dans le nord, l’hôpital al Nasser à Khan Younis dans le sud subit des tirs des élites stationnées sur les toits environnants. Un tireur a ciblé un médecin en plein travail. Il est gravement blessé. On a même tiré sur des gens attendant la distribution d’aide humanitaire à la ville de Gaza. Ce n’est pas la première fois qu’il y a eu des morts et des blessés dans une telles circonstances.

Le 24 janvier, le canton du Jura a formellement demandé au gouvernement suisse de prendre position publiquement pour un cessez-le-feu immédiat. Les jours passent et le silence règne. Dois-je rappeler qu’un médecin est membre de notre Conseil fédéral?

En visite à un cours de français à l’université de Gaza il a y a bien des années, j’ai demandé aux étudiants ce qu’ils savaient de Genève. Leur réponse: c’est la ville des Conventions de Genève. Un étudiant a levé la main: «Oui, a-t-il dit respectueusement, mais ce n’est que du papier.»

Carol Scheller,
enseignante à l’école publique genevoise à la retraite,
Chêne-Bougeries (GE)