L’AVS doit couvrir les besoins vitaux
J’ai été interloquée d’apprendre que certains de nos anciens conseillers et conseillères fédéraux se sont fendus d’une lettre personnelle pour nous apprendre, à nous pauvres ignares, comment voter juste le 3 mars afin d’éviter – qu’ils disent – la quasi-faillite du système AVS.
Et si moi aussi je faisais un peu de pédagogie en rappelant à nos ex-sages que l’AVS fait l’objet d’un mandat constitutionnel qui est de couvrir les besoins vitaux des rentiers, ce qu’elle n’est plus en mesure de faire depuis de longues années? Alors, qu’ont-ils fait lorsqu’ils étaient au pouvoir pour assurer la conformité des rentes avec cet impératif constitutionnel? Rien. Or, le 13e mois sera justement un petit pas dans la bonne direction.
Pour nous convaincre de leur bonne foi, ils agitent ensuite l’épouvantail de l’arrosoir en guise d’argument (combien de fois ne l’avons-nous pas entendu lors de votations?) et nous promettent de remplacer le fameux arrosoir par une augmentation ciblée des prestations complémentaires.
Nouvelle question: pourquoi ne l’ont-ils pas fait du temps où ils étaient au pouvoir à Berne? Bon, je dirais promesse de votation comme d’autres diraient promesse d’ivrogne.
Quant à leur lettre, simple acte de basse propagande destiné à faire peur (vous avez sans doute remarqué que la peur est l’argument choc chaque fois qu’il s’agit de contrer une initiative populaire), elle ne mérite qu’une réponse: le mépris. Pour ma part, si je la reçois, je ne l’ouvrirai pas, j’écrirai en grandes lettres sur l’enveloppe «REFUSÉE» avant de la glisser dans la prochaine boîte jaune. Retour à l’expéditeur.
Heidi Seray,
Genève