La RTS a révélé que la moitié des bombes lancées par l’armée israélienne sur Gaza le sont sans système de guidage. Lors de cette émission, l’ancien officier français Guillaume Ancel a expliqué que les charges utilisées, de 250 kg par frappe, sont aptes à détruire un immeuble de trois étages et à causer d’importants dégâts collatéraux alors que, lors de frappes dites chirurgicales, les armées utilisent des charges guidées de 8 kg. Cet expert a encore précisé qu’Israël ne dispose pas de stock et que son armée se retrouverait en trois jours sans munitions si les Américains ne livraient pas régulièrement les bombes nécessaires aux 450 frappes quasi quotidiennes, soulignant au passage l’hypocrisie des appels américains à la modération.

Que le gouvernement U.S. n’ait aucun égard pour la population civile palestinienne n’est pas étonnant, les populations vietnamiennes et irakiennes, pour ne citer que celles-là, le savent bien. Mais que le Conseil fédéral, pourtant dépositaire et donc garant des Conventions de Genève sur le droit de la guerre, reste silencieux face à ces violations crasses du droit international est honteux et scandaleux.

La barbarie du Hamas, explosion de désespoir et de haine, ne permet ni ne justifie la barbarie du gouvernement israélien, qui viole jour après jour la 4e Convention de Genève du 12 août 1949 relative à la protection des personnes civiles en temps de guerre, en particulier l’art.18 sur la protection des hôpitaux et l’art.55 sur le devoir d’assurer le ravitaillement des populations.

Le silence du Conseil fédéral, qui révèle un parti pris pour le gouvernement extrémiste israélien et un véritable abandon de la population civile palestinienne, est une honte. Cette honte ne déshonore pas seulement notre pays, elle affaiblit le droit international humanitaire, seul recours efficace de l’humanité face à la barbarie des pouvoirs guerriers.

Jean-Bernard Waeber,
Genève