Édito

Un oubli de taille

Un oubli de taille
Emmanuel Macron et Alain Berset à Berne ce mercredi 15 novembre. KEYSTONE
Gaza

La Nati rencontrait mercredi soir la sélection nationale d’Israël en Hongrie, chez Viktor Orbán, meilleur soutien de Benyamin Netanyahou en Europe. Une minute de silence a été observée à la demande de la fédération israélienne de football, en mémoire des 1200 victimes de l’attaque du Hamas le 7 octobre, et seulement elles. Le symbole pèse lourd tandis qu’à Gaza se poursuit un drame humanitaire d’une ampleur effarante: le bilan approche les 12’000 tué·es côté palestinien.

Le symbole renvoie à l’inaction du Conseil fédéral – qu’Alain Berset préside jusqu’à la fin de l’année – et aux positions contradictoires d’Emmanuel Macron, «illisible» sur la guerre au Proche-Orient de l’aveu de nombreux diplomates au quai d’Orsay. 1>Le Figaro et Le Monde ont même fait état d’une note commune signée par une douzaine d’ambassadeurs en poste au Moyen-Orient et au Maghreb critiquant l’orientation pro-israélienne du président Macron.

Alors certes, la visite en Suisse du président français depuis mercredi, et qui se poursuit aujourd’hui, est émaillée d’amabilités et placée sous le signe de la camaraderie. Mais comment ne pas songer au fracas des bombes à quelques milliers de kilomètres de là, à l’incursion de l’armée israélienne dans le plus grand hôpital de Gaza, aux désarroi du corps médical et des humanitaires?

La Suisse est dépositaire des Conventions de Genève qui protègent les civil·es en temps de guerre, et la France est la patrie historique des droits humains. Au-delà des généralités sur le vivre ensemble et l’amitié franco-suisse, nos deux pays s’honoreraient en s’engageant ensemble pour un cessez-le-feu immédiat dans la bande de Gaza. Et, à plus long terme, pour une solution équitable garantissant la paix aux deux peuples de Palestine et Israël.

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