Édito

Fédérales: dernière ligne droite

Fédérales: dernière ligne droite
A Genève, les affiches de Mauro Poggia et Céline Amaudruz, et de Lisa Mazzone et Carlo Sommaruga. KEYSTONE
Elections fédérales
Encore quelques heures à patienter. Dimanche, le second tour des élections fédérales devrait globalement tracer les contours politique du nouveau parlement suisse. Avec un regard particulier qui doit être porté sur le canton de Vaud et, surtout, celui de Genève.
Dans le premier cas, l’enjeu est de savoir si le duo Brouillard et Malice, pardon, Maillard et Broulis, qui a mené durant des lustres la danse au Conseil d’Etat, représentera le canton dans la Chambre haute. Ou si l’écologiste Raphaël Mahaim arrivera, ce qui serait miraculeux, à combler son considérable retard – 37’000 voix tout de même – sur le PLR. C’est aussi le traditionnel clivage villes-campagnes qui pèsera dans ce vote.
L’enjeu du scrutin genevois dépasse quelque peu la Versoix. Deux blocs s’affrontent: l’alliance rose-verte contre l’Entente bourgeoise élargie à l’extrême droite. Le coup de théâtre ayant été que cette dernière a pris le leadership sur les poids lourds traditionnels du bloc bourgeois que sont le PLR et le Centre.
Premier enjeu: une partie de cet électorat ira-t-il à la pêche dimanche? Voire basculera-t-il à gauche? Les femmes du Centre ont dit leur refus de voter pour l’udéciste. Tout comme certains éléphants de feu le parti radical. Le résultat de dimanche sera un signal important quant aux valeurs à défendre. Peut-on pactiser avec l’UDC sans y laisser des plumes, ou le néopopulisme de la formation blochérienne va-t-il définitivement constituer le centre de gravité de la droite?
Deuxièmement, également source d’incertitude, l’ancien conseiller d’Etat MCG Mauro Poggia peut venir braconner sur les terres de l’électorat de gauche, son score stratosphérique au premier tour faisant de lui un candidat sérieux et moins clivant que l’udéciste Céline Amaudruz. Avec un handicap: sans groupe, il ne pèsera guère à Berne.
A gauche, l’enjeu est de rester «gruppiert» comme disent les Alémaniques. Si chacun des camps rose ou vert commence à protéger son champion, les carottes sont cuites. Au niveau de la campagne, l’unité semble avoir bien fonctionné; mais cela ne préjuge pas du comportement de l’électeur·trice dans l’isoloir.
L’avantage du ticket rose-vert constitué par Lisa Mazzone et Carlo Sommaruga étant que les deux sont sortant·es. Ce qui leur donne une légitimité politique, ajoutée au fait que les positions qu’il et elle ont adoptées ont été confirmées lors des votations référendaires. Le premier tour a vu les Vert·es perdre les plumes; le Souverain aime bien rééquilibrer au second tour ce qu’il a déstabilisé au premier.
Opinions Édito Philippe Bach Elections fédérales

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