On nous écrit

Trop d’armes en Ukraine

Pour Michel Monod, une autre forme de résolution de ce conflit est nécessaire.
Guerre en Ukraine

En écho à l’éditorial de Philippe Bach du 29 septembre sur la politique d’exportation d’armes, j’aimerais dénoncer la frénésie de guerre comme le dit bien justement Alain Berset et parler plutôt de paix par un témoignage.

En1959 j’ai participé à un chantier de jeunesse organisé par le Service civil international en Ukraine, alors membre de l’Union soviétique, pour creuser les fondations d’une école. Cela m’a valu à mon retour à Genève une visite de la police politique pour sonder ma motivation.

Ce camp de travail international rassemblait des Russes et des Ukrainiens qui vivaient en bonne entente. A la pause, le soir, ils buvaient force vodka les bras entrelacés en disant «Za mir y drujbu» ce qui signifie «Pour la paix et l’amitié».

Aujourd’hui les jeunes des deux pays se retrouvent comme soldats dans les tranchées pour s’arroser mutuellement de décharges de kalachnikov. Cela évoque pour moi la situation des époux qui, après quelques années de bonne entente, en viennent à se déchirer accusant le/le partenaire de vilenies insupportables. Comme les époux divorcés, il y a dans ce conflit en Ukraine des torts des deux côtés dans l’usage des armements.

Evidemment la Russie a attaqué l’Ukraine en 2022 sous prétexte de venir en aide aux milices du Dombas et Lohansk (les provinces russophones qui demandaient l’autonomie). Du côté ukrainien le régiment Azov a attaqué en 2014 les milices pour maintenir ces provinces dans l’Etat ukrainien et éviter leur sécession. Comme pour un divorce, il me semble maintenant nécessaire de confier le différend au tribunal international qui imposera aux deux parties un éloignement de la zone contestée. Cela permettra au Dombas et Louhansk de trouver enfin leur autonomie et de reconstruire leur pays avec un soutien autre que des armes de la part de la communauté internationale.

Michel Monod,
membre du GSsA, Le Lignon (GE)

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